TOUT EST DIT

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jeudi 3 janvier 2013

Déflagrations

Déflagrations


Deux morts à Dorlisheim et Thannenkirch, trois blessés graves, des dizaines de blessés dont plusieurs resteront handicapés: les pétards et artifices du Nouvel An ont endeuillé la fête populaire, vieille comme les calendriers, qu’est le passage d’une année à l’autre.
C’est désolant et absurde.
Bon nombre de ces drames ont eu lieu en Alsace. Notre région partage cette tradition médiévale d’Europe du Nord et de l’Est, de saluer avec force bruit et lumière ce minuit pas comme les autres. On connaît ses dérives, notamment celle qui embrase les voitures et enflamme les poubelles, qui n’est pas réservée qu’aux Rhénans et aux Scandinaves…
Des voix s’élèvent alors pour demander l’interdiction totale de ces déflagrations. On les comprend: aucune fête ne justifie que meurent des êtres humains ni que d’autres gardent leur vie durant les marques de l’explosion d’un soir.
Soyons lucides, cependant. Les mortiers qui ont tué à Dorlisheim et Thannenkirch étaient interdits. D’autres lanceurs ou pièces d’artifices employés lundi soir l’étaient aussi. Il s’est trouvé des délinquants pour les importer, les vendre, les acheter, les utiliser. Les décrets et arrêtés de la République française ne sont que de frêles barrages de papier aux frontières d’un monde ouvert, doublé de la planète Internet.
Inefficace, un tel texte serait aussi saugrenu. On n’interdit pas la voiture, le tabac, l’alcool, la montagne, la mer, parce qu’ils tuent parfois. On apprend à s’en servir. Au-delà du permis et du défendu que délimitent des textes au nom de l’intérêt de tous, c’est l’éducation qui apprend à chacun les gestes où se confrontent risque et plaisir.
Faut-il interdire à un gamin de lancer un pétard ? Adolescent, il en tirera tout seul – et de plus dangereux. Peut-être vaut-il mieux lui montrer comment faire, pour sa sécurité et celle des autres. Pour que ses fêtes, plus tard, ne soient jamais assombries.

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