TOUT EST DIT

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mercredi 12 septembre 2012

PSA : l'État au pied du mur 


Sévère. Sans concession. Le rapport d'Emmanel Sartorius, mandaté par le gouvernement et dévoilé hier par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, n'épargne pas la direction de PSA Peugeot Citroën, jugée en grande difficulté. Inacceptable en juillet au plus haut niveau de l'État, la suppression de 8 000 postes dans ses usines françaises dont 1 400 à Rennes - La Janais et, pire, la fermeture de son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) s'en trouvent du coup avalisées. L'analyse a beau s'avérer ultra critique à l'endroit du constructeur automobile, le séisme économique et social d'envergure, déclenché cet été et suivi d'une véritable onde de choc dans l'opinion publique, semble irréversible.
Au regard d'un marché mondial de l'automobile aux perspectives peu réjouissantes, « la nécessité d'un plan de réorganisation des activités industrielles et de réduction des effectifs n'est malheureusement pas contestable », concède Emmanuel Sartorius.
Que peut faire au juste le gouvernement ? Bloquer le plan social comme le demande la CGT ou plutôt faire pression sur PSA pour muscler les plans de reclassement ? En validant de facto, via ce rapport, les décisions du constructeur, il montre les limites de son champ d'action face à une entreprise privée qui, contrairement à Renault, ne compte pas l'État comme actionnaire. Cet aveu d'impuissance n'augure rien de bon pour les salariés concernés par cette restructuration. Comme pour l'emploi en général, priorité n°1 de l'Élysée et de Matignon, alors que le cap des trois millions de chômeurs vient d'être franchi.

Bon élève du patriotisme économique

Le lion, jadis rugissant, par ailleurs bon élève du patriotisme économique avec 46 % de sa production assurée sur le sol français, paye là au prix fort des erreurs stratégiques après avoir raté le virage de l'internationalisation, mieux réussi par Renault. Et par d'autres comme le japonais Toyota qui, lui, a bien trouvé la bonne clef pour fabriquer, en France près de Valenciennes, des voitures compétitives pour les marchés européen et américain !
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître que PSA, 8e groupe automobile mondial, est loin de cet exemple et doit assurer son avenir en poursuivant son développement. Et en restaurant sa compétitivité sur fond d'innovations tous azimuts dans un contexte de surcapacité industrielle démontrée partout en Europe.
Une réalité clinique dure à accepter par l'opinion quand la catastrophe était prévisible de longue date. C'est le reproche fait aux dirigeants de PSA, alors que l'enjeu du gouvernement est, aujourd'hui, de trouver des solutions pour amortir le choc. Mais l'État ne peut pas tout. La phrase de Lionel Jospin, face aux 7 500 licenciements programmés par Michelin en 1999, avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque.
Prendra-t-elle à nouveau tout son sens à Aulnay, comme à Rennes ? Dans son rapport, Emmanuel Sartorius insiste sur la nécessité absolue d'affecter la production d'un nouveau véhicule à l'usine de La Janais. De passage hier à Rennes, François Hollande, le président de la République, s'est entretenu avec des représentants de l'intersyndicale inquiets. Il leur a promis de tout faire pour limiter la casse chez PSA. Avec quelle marge de manoeuvre ?

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