TOUT EST DIT

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mercredi 14 novembre 2012

Hollande face à la presse pour reconquérir l'opinion et rassurer l'Europ

Six mois presque jour pour jour après son investiture, François Hollande affronte pour la première fois mardi l'épreuve d'une grande conférence de presse à l'Elysée avec une double exigence: reconquérir l'opinion mais aussi rassurer l'Europe.
Malmené par la presse et dans les sondages, le président fera face pendant près de deux heures à quelque 400 journalistes français et étrangers réunis dans la salle des fêtes de l'Elysée où se tiennent depuis de Gaulle la plupart de ces grands messes politico-médiatiques. Il entamera ce rendez-vous par une adresse liminaire d'une vingtaine de minutes aux Français.
Mais au-delà de la presse, le chef de l'Etat devra répondre aux appels pressants de Bruxelles, de l'Allemagne et des princiales organisations économiques internationales, telles l'OCDE ou le FMI. Toutes sont impatientes de voir la France s'engager résolument sur le chemin des réformes structurelles (flexibilité du marché du travail, réduction des dépenses publiques...).
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault sera ainsi jeudi à Berlin pour tenter de rassurer la chancelière allemande Angela Merkel et lui dire que le gouvernement "prend au sérieux la compétitivité de la France", selon son entourage.
Berlin craint ouvertement désormais un décrochage économique de la deuxième économie européenne qui entraînerait par le fond l'ensemble de la zone euro.
François Hollande a donné la semaine dernière des premiers gages à ses partenaires européens avec un "pacte" de compétitivité qui a surpris par son ampleur.
Même s'il se défend d'avoir pris le premier tournant de son quinquennat, il a effectué un revirement spectaculaire, décidant d'actionner le levier de la TVA, cet impôt pourtant honni de la gauche.
Après une première phase marquée par l'application à la lettre de son programme (rétablissement partiel de la retraite à 60 ans, emplois d'avenir, suppression de la TVA sociale... ), l'heure du réalisme économique semble avoir sonné.
Une réorientation à risque vis-à-vis de son électorat alors que les sondages restent à un niveau préoccupant avec, selon BVA, Ipsos et LH2, 41 à 44% d'opinions favorables seulement.
Cette conférence de presse devrait aussi consacrer le style Hollande. Le président "normal" doit devenir "président avec un grand P", prendre "la hauteur nécessaire" et "gagner un peu en solennité et en dramatisation", a estimé l'un de ses fidèles, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Signe d'une nouvelle "normalité", François Hollande s'est finalement résolu à tenir sa conférence de presse à l'Elysée après avoir promis au cours de sa campagne dans un lieu moins imposant "où chacun sera finalement chez lui". L'Elysée, fait valoir un proche, "c'est le lieu de la décision, de tous les Français, la normalité n'empêche pas la solennité".
Le président est attendu de pied ferme par son aile gauche. "On va voir comment François Hollande va expliquer que ce qui n'a pas marché ailleurs --en Grèce, en Espagne, au Portugal-- va marcher ici !", a déjà ironisé Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche).
Dans les rangs écologistes, la participation au gouvernement a fait débat avec les déclarations de leur chef de file au Sénat Jean-Vincent Placé s'interrogeant à haute voix sur ce que EELV faisait encore dans l'équipe Ayrault.
Selon l'entourage du président, François Hollande "a beaucoup travaillé sur sa déclaration liminaire avec le secrétaire général de l'Elysée Pierre-René Lemas et son conseiller politique Aquilino Morelle" et "a demandé des notes à ses principaux collaborateurs sur les sujets d'actualité".
Il n'a toutefois pas visionné de conférences de presse de ses prédécesseurs, comme certains médias l'affirmaient, a-t-on assuré.
Mais à l'heure dite, souligne un autre proche, "il sera seul devant les Français".
Sans plus attendre, Jean-François Copé (UMP) a déjà tiré à boulets rouges sur le président qui doit selon lui faire son "autocritique face à tous les mensonges qu'il a pu faire aux Français pendant sa campagne". Le président est dans "le reniement permanent", a fustigé pour sa part Luc Chatel, ancien ministre UMP de l'Education.

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