TOUT EST DIT

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mercredi 24 octobre 2012

Superman s'attaque au journalisme de caniveau !

Clark Kent claque la porte du Daily Planet après 70 ans de bons et loyaux services. Le héros kryptonien ne supporte plus l'orientation racoleuse que cherche à lui imposer la direction du journal.
Depuis plus d’un an, la maison d’édition de BD américaine DC comics, qui édite les aventures des célèbres Batman, Superman ou Green Lantern, a décidé de rompre avec une continuité vieille de plusieurs décennies en relançant ses titres phares à partir du numéro 1. Le but de l’opération, baptisée News 52 (en référence aux 52 titres ainsi rebootés) :  repartir sur des bases nouvelles, ancrées sur des problématiques actuelles, afin de coller à un lectorat qui n’est plus celui des années 40.
 
Le succès en kiosque a confirmé la pertinence d’un tel changement éditorial. Depuis ce nouveau départ, les ventes de DC comics ont décollé, plaçant ses parutions au coude à coude avec celles de l’écurie Marvel (Spider-Man, X-men et Avengers, etc.)
 
Sans renier les éléments incontournables qui ont participé à la construction des icônes telles qu’on les connaît aujourd’hui, quelques changements significatifs sont venus bouleverser le statu quo. Par exemple, Superman, l'encapé qui nous intéresse aujourd’hui, ne vit plus en couple avec la journaliste Loïs Lane. Mais ce n’est pas tout, un autre événement de taille s’apprête à chambouler l’existence de l’homme d’acier.

Des valeurs qui se perdent

Depuis l’apparition de Superman dans les pages d’Action Comics, son alter ego humain, Clark Kent, officie en tant que journaliste au Daily Planet, quotidien de la ville fictive Metropolis. Un job qu’il aura rempli avec déférence durant près de 70 ans et qu’il quitte aujourd’hui, sous l’impulsion du scénariste Scott Lodbell, comme le révèle USA Today .
 
Depuis le relaunch du titre, Clark Kent semblait prendre ses distances avec le monde des médias tel qu’on le connaît aujourd’hui. Journaliste d’investigation de la vieille école, peu porté sur le  « ranking  » et le « hashtag  », le kryptonien se montre réfractaire à la course à l’audience que lui impose sa direction. Des désaccords éthiques qui culminent en une prise de bec avec le rédacteur en chef du journal, Perry White... Clark Kent se décide finalement à claquer la porte du quotidien.
 
« Pourquoi suis-je le seul à avoir l'air de croire que les informations devraient, je ne sais pas, informer? », s’écrie-t-il dans le bureau du boss. « Les temps changent », lui répond Perry White. « Le papier est un support mourant. Je n’aime pas ça, mais le seul espoir que nous ayons de délivrer un semblant d’information est de donner aux lecteurs ce qu’ils ont envie de lire. Ou voir à la télévision. Ou consulter sur leur qPad ou leur mobile. » Loïs Lane semble quant à elle beaucoup plus encline à amorcer le virage de la course à l’audience et des nouvelles technologies que celui qui fut, dans un autre monde, son fidèle mari.
 
« C'est ce qui se passe dans la réalité quand un type de 27 ans est assis derrière un bureau et reçoit des ordres d'un conglomérat dont les centres d'intérêt n'ont rien à voir avec les siens », se justifie l'actuel scénariste de Superman, qui poursuit cette thématique initiée par son prédecesseur, George Pérez.

Les comics ont toujours été un reflet en temps réel de leur époque. Superman et son incarnation d’un héroïsme quelque peu désuet était le personnage tout indiqué pour défendre la notion d’éthique qui se meurt dans le métier. Un choix loin d’être anodin qui en dit long sur le sens des responsabilités sensé incomber aux journalistes chargés d'investiguer et informer leurs prochains.

Quel avenir se dessine pour Clark Kent, maintenant qu'il se retrouve sans boulot ? Il pourrait monter un site d'informations indépendant qui l'affranchirait du contrôle des grands groupes financiers. A suivre dans le prochain épisode...

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