TOUT EST DIT

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mercredi 24 octobre 2012

Dépendance française

la France a un problème avec son armoire à pharmacie. Elle peine à y faire le ménage. La moitié de notre pharmacopée s’apparenterait à de la poudre de perlimpinpin, selon le Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux qui vient de paraître.
Dans le même temps, le pays présente une accoutumance à une poignée de spécialités. Les 50 médicaments les plus prescrits pèsent le tiers des ventes. Leurs indications sont un diagnostic de notre société. Ils visent les systèmes nerveux, cardiaque et digestif.
Entre remèdes d’antan et drogues quotidiennes, la place manque pour le progrès. Moins de 4 % des ventes relèvent d’une innovation. Difficulté à développer, financer, sécuriser les produits de la recherche, peut-être.
Mais pas seulement. Le vieux baclofène le prouve. Aucun laboratoire ne s’engage fortement pour une molécule, même efficace, mais à faible marge. Des premiers essais d’un médecin sur lui-même jusqu’à l’étude Bacloville, il aura ainsi fallu sept ans. Autant de temps perdu, pour les patients enfermés dans l’alcool. Comme pour la Sécu, qui a dû assumer dans l’intervalle d’autres dépenses associées aux effets de cette dépendance.
Sur le modèle du monde vivant, le système de soins français atteint une complexité qui rend tout traitement délicat, parfois non dénué d’effets secondaires. Le médicament en est une illustration. Les honoraires médicaux une autre : certes, un accord sur les dépassements a été trouvé hier, in extremis. Mais le psychodrame qui l’a accompagné n’est sûrement pas de bon pronostic pour les futures négociations sur l’assurance-maladie.

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