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mercredi 24 octobre 2012

"Le stupéfiant mépris" de François Hollande

"Le stupéfiant mépris" de François Hollande


Selon Philippe Tesson, le rapport Gallois sur la compétitivité, qui doit être présenté le 5 novembre, est déjà enterré par le président.
On ne connaîtra que le 5 novembre les conclusions du rapport Gallois sur la relance de la compétitivité. Toutefois, on en sait déjà suffisamment, grâce aux informations diffusées par certains de nos confrères, pour être assuré qu'il devrait préconiser ce "choc de compétitivité" sans lequel le redressement économique de la France ne serait qu'un voeu pieux. Selon Le Figaro, ce rapport devrait proposer une baisse en deux ou trois ans des charges des entreprises de 30 milliards d'euros - 20 milliards de cotisations patronales et 10 milliards de cotisations salariales. Ce choc serait principalement financé par une réduction massive des dépenses publiques et par une augmentation de la TVA et de la CSG.
Ces préconisations rejoignent dans leur esprit les souhaits de la majorité des milieux patronaux français. Elles n'en répondent pas moins à une juste évaluation de la situation dramatique de notre pays en matière de compétitivité, et à une nécessité urgente. De nombreux économistes de gauche et certains responsables politiques socialistes partagent cette analyse. Et l'on ne peut d'ailleurs suspecter Louis Gallois, son passé en témoigne, de complaisance à l'égard de la droite. Il est cependant d'ores et déjà également assuré que le président de la République et son gouvernement rejetteront le rapport Gallois si ses conclusions sont conformes à ce que l'on croit en savoir. Dès vendredi dernier, François Hollande a laissé entendre que ce rapport engage son auteur, mais n'engage pas le président de la République, et que celui-ci va commander pour janvier un nouveau rapport au Haut Conseil du financement de la protection sociale.

Pesanteurs idéologiques

D'emblée une question se pose, qui est de pure forme, mais qui ne manque ni de signification ni de saveur. Résumons : le chef de l'État charge une personnalité incontestée, reconnue pour sa compétence et son intégrité, qui a présidé aux destinées des plus grandes entreprises françaises, et que sa qualité de commissaire général à l'investissement désigne incontestablement pour remplir cette mission de lui remettre un rapport sur le problème essentiel qui freine le développement économique de la France.
Quelques jours avant de recevoir ce document, il fait savoir que celui-ci est nul et non avenu. Passons sur l'affront personnel. Retenons la méthode, qui trahit un stupéfiant mépris. Traduisons : moi, président de la République, je ne tiendrai compte que du rapport qui me conviendra, c'est-à-dire de celui qui rejoindra les décisions que j'ai déjà prises. Quel aveu, qui en dit long sur le prix qu'accorde François Hollande à ce souci de la consultation qu'il affiche et au respect des expertises qu'il commande aux personnalités les plus qualifiées pour les lui fournir. Il aura beau dire, un rapport est autre chose qu'un avis, surtout venant d'une autorité.
Reste la question de fond, qui est majeure. Il aura fallu un certain temps à François Hollande pour comprendre que la compétitivité est la clé de l'avenir économique français, et pour reconnaître que le coût du travail et par conséquent les charges des entreprises posent un réel problème. Mais visiblement, les pesanteurs idéologiques qui emprisonnent le président de la République et les pièges politiques dans lesquels il est enfermé auront eu rapidement raison de cette prise de conscience. Le rapport Gallois était un leurre. Il n'y aura pas de choc de compétitivité. Il n'y aura pas de choc du tout.
Il y aura des demi-mesures qui ne satisferont personne et qui enfonceront un peu plus encore la France dans son marasme.

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