TOUT EST DIT

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mercredi 10 octobre 2012

DSK s'insurge pour ne pas pleurer !


Ce matin, Anna, vous voulez nous parler de Dominique Strauss-Kahn. Depuis son arrestation à New York, il n'avait parlé qu'une fois, sur TF1, le 18 septembre 2011. Et voilà qu'il se confie dans Le Point d'aujourd'hui...
Il a même posé. L'homme le plus traqué de France a accepté de recevoir un photographe du Point chez lui, dans son nouveau chez-lui, celui qu'il ne partage plus avec Anne Sinclair... On le voit allongé dans son canapé en daim chocolat, avec, sur le tapis, un paquet de Marlboro et un numéro de Géo. Et comme il habite un triplex, l'image a été prise d'en haut, en plongée. Il est pris de haut, DSK. Sur la photo de une, il a la gueule de Scorsese. Sourcilleux comme jamais.
Ça, c'est pour le décor... Mais il dit quoi, Dominique Strauss-Kahn ?
Il dénonce la "traque médiatique" dont il est l'objet ; il parle de "chasse à l'homme", de sa vie privée bafouée "au prétexte, dit-il, de je ne sais quelle transparence moralisatrice". Non, il n'était pas dans une boîte de nuit de Cadaquès avec une jeune femme, mais avec sa soeur, son frère et leurs conjoints ; non, il n'était pas à Athènes avec une dame blonde, il dînait avec un couple d'amis français. "Le jugement moral que certains portent sur ma vie privée n'autorise pas tous les abus, s'encolère-t-il. Qu'on me laisse tranquille !" Bref, c'est d'abord son indignation que DSK a confiée à mon confrère Hervé Gattegno, l'auteur de cet article-scoop. Qu'on se le dise : DSK s'insurge contre le fait d'être devenu une surface de projections de fantasmes...
Dit comme ça, on a l'impression que vous vous moquez, Anna...
Non ! Pas du tout. Je m'inquiète. Je m'inquiète pour cet homme qui a du mal à livrer ses émotions et sa douleur, et qui se réfugie dans l'indignation. Oh, il ne se contente pas de s'indigner, il s'excuse, aussi : il "regrette", dit-il, d'avoir "causé une double déception aux Français". "À ceux qui ont été choqués d'apprendre des choses qu'ils ne soupçonnaient pas sur ma vie privée ; et à ceux qui ont été déçus qu'à cause de mon comportement je n'aie pas été en situation de faire mon devoir." Jolie coquetterie, de parler de "devoir" plutôt que d'ambition, vous ne trouvez pas ? "J'ai longtemps pensé, poursuit-il, que je pouvais mener ma vie personnelle comme je l'entends sans incidence sur l'exercice de mes responsabilités. Y compris des comportements libres entre adultes consentants - il existe de nombreuses soirées à Paris pour cela, vous seriez surpris d'y rencontrer certaines personnes..." Vous avez bien entendu : DSK balance sans balancer, car, bien sûr, il ne donne pas de noms... Mais il continue : "Ce qui est peut-être valable pour un chef d'entreprise, un sportif ou un artiste ne l'est pas pour un politique. J'étais trop en décalage avec la société française sur ce point pour un responsable politique. Je me suis trompé. J'ai été naïf, pour ne pas dire plus." Plaider la bêtise, quand on s'appelle DSK, c'est l'ultime mea culpa. Ça pourrait s'appeler "la confession d'un enfant du siècle". Sauf que Musset avait 26 ans quand il a publié ce texte. À 63 ans, DSK est un vieil enfant.

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