La chose était entendue depuis le soir du second tour de l’élection présidentielle : la France avait élu un président socialiste. Après quelques rounds d’observation estivaux, François Hollande applique un programme orienté à gauche toute.
De ce point de vue, le conseil des ministres d’hier est un exemple du genre. Le projet de loi sur le logement social et la tarification progressive de l’énergie sont deux signes forts à destination de l’électorat de gauche et, plus largement, des Français les plus pauvres.
Le projet de loi sur la tarification progressive risque d’électriser les classes moyennes soupçonnées de facto d’être énergivores. Derrière l’incitation à la vertu écologique se cache une ficelle aussi grosse qu’un câble de 20 000 volts : faire payer les riches, ou ceux qui sont supposés l’être. Chez les plus pauvres, souvent les plus mal logés, la facture d’électricité risque d’être alourdie par une isolation défaillante. L’idée n’est peut-être pas si lumineuse que cela et risque surtout de virer à l’usine à gaz.
Certes, la France est tenue de relever le défi du redressement de ses comptes publics. François Hollande multiplie les contacts avec ses homologues européens pour tenter de sauver l’euro. Il doit également se conduire en bon élève et trouver les 30 milliards d’euros qui permettront de réduire le déficit budgétaire. La question est de savoir où les trouver en période de vaches squelettiques. La réponse paraît évidente : dans les poches du contribuable ou du consommateur. Consommateur à qui on vient de refiler, aussi généreusement que provisoirement, six centimes de réduction sur le carburant, mais qui devra payer son chauffage et son électricité plus cher.
Au milieu d’un tel tourbillon, les Français commencent à avoir le tournis et il n’est pas du tout sûr que la baisse du tandem de l’exécutif dans les sondages soit uniquement liée à sa frilosité. Une fois passée l’euphorique période des promesses, l’heure de l’addition arrive plus vite que prévu, et elle s’annonce plus douloureuse que prévu, pour tout le monde.
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