TOUT EST DIT

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jeudi 6 septembre 2012

Qui veut la tête de l’UMP ?


Jean-François Copé, François Fillon, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet et Henri Guaino briguent la présidence de l’UMP. Qui soutient qui ? Fillon déteste Coppé, Kosciusko déteste Guaino. C’est d’ailleurs les détestations personnelles qui mènent la danse du scalp dans cette guerre des chefs bien d’avantage que les idées.
François Fillon s’est offert hier, avec Christian Estrosi, une belle prise dans la course à la présidence de l’UMP. Ce soutien dit « sécuritaire » pourrait rebattre les cartes. Le ralliement de ce sarkozyste historique est intervenu à point nommé, le jour où son grand rival Jean-François Copé s’affichait avec Jean Sarkozy lors d’un « café politique » à Neuilly. Importante station du pèlerinage sarkozyste. Comme Brice Hortefeux le « prince Jean » devrait attendre fin octobre pour donner son onction à Copé. Mais il ne se prive pas de dire tout le bien qu’il faut penser de ce secrétaire général ayant fait la démonstration de son engagement « absolument exemplaire » et de son efficacité lors de la campagne présidentielle.
François Fillon lui, après le président du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, dont il a fait son directeur de campagne pour l’élection des 18 et 25 novembre, obtient le ralliement du secrétaire général de l’Association des amis de Nicolas Sarkozy, alors qu’il était accusé de s’éloigner de l’orthodoxie sarkozyste. Estrosi est par ailleurs l’un des hommes forts de la troisième fédération UMP en termes de militants (12 000, derrière Paris et les Hauts-de-Seine).
Le troisième personnage-clef de la droite locale est la députée-maire du Cannet, Michèle Tabarot, très puissante dans tout l’ouest du département. C’est elle que Copé a choisie pour faire partie, avec Luc Chatel, de son ticket. « La force militante dans les Alpes-Maritimes, c’est elle », assure-t-on dans l’entourage de Jean-françois Copé. Ça barde.
Jusqu’à présent, Christian Estrosi entretenait le suspense sur ses intentions. Il mettait en garde contre un choc fratricide Fillon-Copé, redoutant une guerre du type Balladur-Chirac. Ces derniers mois, ses relations avec Jean-François Copé, son ancien pire ennemi, s’étaient pacifiées… Son ralliement à Fillon a surpris tout le monde tant ses rapports avec Ciotti, longtemps son bras droit, se sont dégradés. Bonjour le panier de crabes.
Avec ce ralliement, le slogan des copéistes (« Fillon, c’est une campagne de notables, nous, une campagne de militants ») en prend un coup.
Tous les candidats se réclament évidemment de l’héritage de l’ancien chef de l’Etat et revendiquent chacun la filiation la plus pure. Nicolas lui se montre aussi silencieux en public qu’actif en coulisses.
Henri Guaino, l’ex-plume de Nicolas Sarkozy, a lui aussi créé la surprise en annonçant sa candidature. Il a demandé qu’on laisse son ancien big boss « en dehors de tout cela », assurant ne bénéficier d’aucune « bénédiction » dans sa démarche. Relancé sur ses relations avec l’ex-président, il a répondu que c’est de l’« ordre du privé » : « Si Nicolas Sarkozy a envie de s’exprimer, il est assez grand pour le faire. »
Quant à l’organisation de cette élection à l’UMP – le recueil des parrainages nécessaires pour concourir est jugé ardu – Guaino déclare qu’il serait « extravagant » qu’il y ait in fine seulement deux postulants (Jean-François Copé et François Fillon) : « S’il n’y a que deux candidats, ce sera évidemment un déni de démocratie. »
Mais qu’elle soit dirigée par Jean-François Copé ou François Fillon, Pierre, Paul ou Jacques, la droite la plus bête du monde reste confrontée au casse-tête de son positionnement face au Front national, entre refus d’alliance et œillades appuyées aux électeurs frontistes.
Lors de leurs déplacements sur le terrain, les candidats briguant la tête de l’UMP sont désormais régulièrement confrontés à des militants qui leur demandent clairement : « Pourquoi on ne s’allie pas au FN ? » Dans un récent sondage de l’Ifop (9-13 août) portant sur 400 sympathisants UMP, 52 % se déclaraient favorables à des accords UMP-FN aux élections locales.
Chez tous les candidats pourtant, une même ligne rouge : « Il n’y aura pas d’accord avec le FN. »
Jean-François Copé joue le « ni FN – ni front républicain » : « Il est hors de question que j’appelle à voter pour le PS qui s’allie sans aucun scrupule avec l’extrême gauche des Verts et de Jean-Luc Mélenchon qui n’a rien à envier à l’extrême droite ».
Quant à François Fillon, il a récemment déclaré que les valeurs qu’il porte, autorité ou respect, sont compatibles « avec la grande majorité des électeurs du FN ». « Mais peut-on s’allier avec un parti qui prône la fin de l’euro, promet la baisse du prix du pétrole, l’augmentation immédiate de tous les salaires et le retour à la retraite à 60 ans ? », a aussi demandé l’ancien Premier ministre, sans citer l’immigration parmi les chiffons rouges.
« Publiquement, ils ne veulent pas d’accord. Mais leur base pousse et il y a une réelle fracture entre les dirigeants de l’UMP et les sympathisants », déclare le vice-président du Front national, Louis Aliot. « Si l’UMP a choisi d’être l’aile droite du PS, nous, nous continuerons à nous adresser à leurs électeurs », promet-il.

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