TOUT EST DIT

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mardi 3 juillet 2012

Yannick Noah et Guy Forget : Éloge de la fraude fiscale

Guy Forget et Yannick Noah ont brillamment plaidé la cause des pauvres riches. Des plaidoiries qui appellent plusieurs remarques.
Des fraudeurs, des corrompus ? Pas du tout, des Français honnêtes, condamnés à fuir le pays qu’ils ont tant honoré par leurs exploits sur les courts de tennis. Entendus cette semaine par la Commission d’Enquête du Sénat, nos deux compères ont avancé des arguments imparables. Guy Forget a expliqué que la carrière d’un sportif de haut niveau est très courte ; il gagne beaucoup d’argent mais pendant très peu de temps. Yannick Noah paye maintenant ses impôts en France parce qu’il chante en France, où il perçoit 80 % de ses revenus, alors que dans le passé c’était sur les courts du monde entier qu’il gagnait son argent. L’un et l’autre sont arbitrairement poursuivis par le fisc français pour quelques centaines de millions d’euros.
Ces plaidoiries appellent plusieurs remarques :
1° Ces sportifs de haut niveau ont une faible culture économique : ils ne savent pas que la précaution la plus élémentaire quand on touche des gains qui sortent de l’ordinaire est de les placer, puis de vivre ensuite des revenus permanents du patrimoine ainsi constitué. Il est vrai que vivre de ses rentes est une sale habitude de bourgeois capitalistes.
2° Ils ont tout de même conscience qu’il existe des paradis fiscaux, et vivre en Suisse pour y préserver son argent n’a rien de choquant. Noah a d’ailleurs précisé qu’il ne conseille pas à son fils, actuellement basketteur aux États-Unis, de payer ses impôts en France. Voilà donc un authentique socialiste militant converti en ultra-libéral partisan de la concurrence fiscale.
3° Enfin, et c’est là l’essentiel, le matraquage fiscal des riches conduit aujourd’hui à distinguer les bons et les mauvais riches. La « richophobie », dénoncée par Jean Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin (À quoi servent les riches, Lattès éd.) doit épargner les footballeurs, tennismen, chanteurs, journalistes, politiciens et autres vedettes. Elle doit être réservée aux entrepreneurs et à tous ceux qui ont créé quelque bien être pour la communauté nationale. Ceux-là sont de pauvres riches, ceux-ci sont des riches scandaleux qui se réfugient dans les paradis fiscaux eux-mêmes scandaleux.


Évasion ou optimisation fiscale : Yannick Noah le poisson au sénat
Yannick Noah s'est contorsionné devant la commission du sénat avec son compagnon de fortune Guy Forget tout en trahissant un goût pervers pour le fisc-fucking.
Nous nous étions déjà bien amusés avec les premiers tortillements gênés des artistes au coeur rose lorsque François Hollande avait craché du 75% de spoliation en pleine soupe électorale et montré des fiscrocs plus acérés mais moins jaunis que ceux de Mélenchon.
Aujourd'hui, c'est Yannick Noah qui nous régale. L'ex-sportif nouvel artiste s'est contorsionné avec brio le 19 juin devant la commission du sénat avec son compagnon de fortune Guy Forget pour expliquer pourquoi l'amour de la France et de la solidarité nationale n'avait pu les empêcher de s'installer en Suisse.
En tennis les carrières sont courtes. Dix ans au maximum pour les meilleurs. C’est pour cela qu’il est indispensable d’optimiser ses revenus.
L'optimisation de revenus et la gestion de carrière. Capitaliser. Rien de bien exceptionnel dans le registre du bon sens. Pauvre Guy Forget, ce sont pourtant des notions tellement inconnues, tellement lointaines, tellement incomprises dans un pays de rebelles d'opérette, prêts à s'agglutiner à Bastille pour crier à en perdre mauvaise haleine contre tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la création de valeur et de richesse dont ils exigent évidemment de profiter sans honte, encouragés par des armées de pignoufs économiquement inaptes uniquement motivés par l'appât du gain électoral avec indemnités parlementaires juteuses.
Yannick Noah est resté plus minimaliste en faisant de la justification dans les tons pastels :
Avoir un petit matelas de côté permet alors de pouvoir faire vivre sa famille.
Tout le débat finalement c'est la taille du matelas selon les standards internationaux :  200 x 200 king size latex made in Swiss en suite confort ou 70 x 190 made in France pour lit de camp rouillé, tâches fiscales éjaculatoires en sus.
Mais dans sa revendication permanente d'appartenance éternelle à la gauche fraternelle (ou le contraire, ça joue aussi, comme disent les Suisses) Yannick Noah se laisse aller à des déclarations qui trahissent un goût pervers pour le fisc-fucking :
Il me semble juste que quelqu’un qui gagne autant d’argent soit amené à partager.
Une vision du juste et de la morale bonne à se faire exploser le ciboulot à coup de raquette ou à se pendre sur une chaise d'arbitre avec le filet. Le tout servi par une rhétorique vénéneuse qu'on choppe au contact du politico-démago plus facilement qu'une MST et qui transforme la coercition en douce incitation, voire en douce invitation au paradis de l'argent des autres gratuit pour tous.
Depuis qu'il s'est mis à la chanson, Yannick Noah fait une carrière musicale en France et paye donc des impôts en France sur le fruit de ses créations artistiques simples reprises de Bob Marley.  Tout en précisant que s'il faisait une carrière internationale, il "réagirait différemment".
La pression fiscale a des raisons que l'impresario ignore.

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