Bercy veut renforcer la fiscalité sur les filiales étrangères de
sociétés françaises. Peu importe de perdre de gros contribuables,
l’essentiel est de punir.
C’était une promesse du candidat Hollande. C’était même la promesse
de tous les candidats : lutter contre les délocalisations. Il y a à cela
deux méthodes : l’une consiste à libérer les entreprises françaises de
leurs chaînes fiscales, sociales, réglementaires, c’est celle que
personne n’envisage sérieusement ; l’autre est de traquer et de punir.
L’avantage pour les Français est de bénéficier des conditions sociales (salaire et droit du travail) et fiscales moins rigoureuses que celles qu’elles subissent en France. Pour la fiscalité, le gouvernement va mettre un terme à ces montages. Désormais les profits, dividendes et transactions réalisés à l’étranger seront soumis à la loi fiscale française. Voilà qui remet sérieusement en cause la stratégie des groupes français consistant à expatrier une bonne partie de leur production en Chine, aux États-Unis, au Canada, au Brésil, en Inde, etc.
Quelle sera la réaction des entreprises françaises ? On dit le groupe PSA particulièrement concerné par la question ; de quelle défense dispose-t-il ? Ce qui est à craindre c’est l’effondrement de ces sociétés, alors que les Allemands, Japonais, Chinois et autres ne se privent pas de jouer sur le « dumping fiscal ».
La classe politique ne comprend pas que pour sauver quelques milliers d’emplois en France il faut accepter de créer quelques emplois à l’étranger. Un travailleur roumain chez Dacia ne prend pas la place d’un travailleur français chez Renault, il garantit la survie de Renault en France.
Mais à Bercy comme à Matignon, peu importe de perdre de gros contribuables, l’essentiel est de punir.
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