TOUT EST DIT

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mercredi 25 juillet 2012

Rebelles pour l’ordre !

Terrible époque où la nation et la famille sont conjointement attaquées de toutes parts. Familles de familles et non pas masses d’individus, les nations sont par leur culture propre « les grandes institutrices des peuples », écrivait Jean-Paul II (Mémoire et identité). « Si les nations étaient supprimées, les plus hautes et les plus précieuses communications économiques ou spirituelles de l’Univers seraient également compromises et menacées : nous aurions à craindre le recul de la civilisation », avertissait déjà Maurras. Que dirait-il aujourd’hui de l’agression de la famille par la dénaturation du mariage ouvert aux personnes de même sexe et la mise en pratique de la théorie du genre ?
Dans Présent du 11 juillet, Jacques Trémolet de Villers a remarquablement défini la famille comme un royaume : « Vrai royaume avec ivraie et bon grain, à ne pas séparer avant le temps de la moisson. Vrai royaume humain dont le principe, plus fort que tout, est l’amour du roi et de la reine. La tendresse du roi, le ventre de la reine… Et pour être une famille, un royaume il faut, pour commencer, un mariage… »
L’amour conjugal (le bien des époux) est à la famille ce que l’amitié politique (le bien commun) est à la nation. On peut ainsi dire de l’Etat-nation ce que notre avocat explique du mariage par rapport à l’amour fécond des conjoints : écrin de l’amitié politique, il en est aussi l’épreuve. L’écrin protège le bien commun des attaques extérieures. Il lui donne un cadre, un ordre à l’intérieur duquel il peut s’épanouir. Sans cette structure – cette institution – la concorde se disloque, s’éparpille, s’évapore. Il n’en reste rien. Mais la nation, en forgeant cette protection contre l’extérieur, impose par le même mouvement, l’épreuve intérieure. Il la renforce. Il l’aiguise…
Comme il y a le secret des familles (« Nous fermerons un peu la porte, nous mettrons du bois sur le feu… ») il y a le secret des nations : elles fondent un « chez nous », qui sera, bien sûr ouvert, accueillant… tout ce qu’on veut, mais d’abord un coin de terre à elles… leur âme, leur monde et leur royaume…
Mais voilà, il faut être lucide, le mondialisme et sa culture de mort ont submergé les nations et s’attaquent aujourd’hui jusqu’aux familles. On en revient alors aux propos prophétiques de Péguy dans Notre jeunesse : « Les plus faibles, les femmes, les enfants au berceau sont déjà assiégés. La guerre bat le seuil de nos portes… C’est elle qui nous cherche et qui nous trouve. Les vertus qui n’étaient requises que des hommes d’arme du Seigneur en armure, aujourd’hui sont requises de cette femme et de cet enfant. Nous sommes tous aujourd’hui placés sur la brèche, nous sommes tous à la frontière, la frontière est partout… Ces croisades que nos pères allaient chercher jusque sur les terres des Infidèles, ce sont elles aujourd’hui qui nous ont rejoint au contraire et nous les avons à domicile. Nos fidélités sont des citadelles. »
« Nos fidélités sont des citadelles »
Oui, la guerre bat le seuil, non plus de feu la chrétienté ni de nos nations émérites jadis chrétiennes, mais de nos maisons autrefois tranquilles : « Toutes nos maisons sont des forteresses in periculo maris », au péril de la mer du relativisme s’ajoutant à celle de l’islamisme, menaçant nos femmes et nos enfants. L’union des forteresses battues par les flots d’une incessante tempête détruisant les nations et les familles s’appelle un sain et légitime communautarisme, par une culture de dissidence.
« Désormais, enfin, c’est dit, c’est clair, concluait également Jacques Trémolet de Villers dans sa chronique sur la famille, nous sommes les a-normaux, les non-conformes. Acceptons cette grâce et cultivons-là. Sachons être, nous, les vrais amoureux de l’ordre véritable, de vrais rebelles à l’encontre du désordre établi. C’est une chance qui n’a pas été donnée à tout le monde. Saisissons-là. L’ordre et la liberté marchent ensemble, et, chose quasiment inconnue depuis longtemps, la vertu et le rire sont enfin en ménage. » Sous l’enseigne d’Antigone et de Jeanne bien sûr avec son admirable « vertu d’insolence » (Brasillach) ! Mais aussi de Jacques le Majeur, le tueur de Maures, qui montre le chemin d’étoiles marquant la reconquête : « Soyez, Seigneur, pour votre peuple, sanctificateur et gardien ; fortifié du secours de votre Apôtre Jacques, qu’il vous plaise dans ses mœurs et vous serve d’un cœur  tranquille » (Collecte de sa fête, ce 25 juillet).
« Tout ce qui emplit aujourd’hui les ondes de son pitoyable vacarme stérile et de ses grimaces, toutes ses enflures qui envahissent nos écrans de télévision, tout cela passera, s’évanouira, se perdra dans l’histoire en poussière oubliée. Que le peuple subsiste ou bien qu’il périsse, cela dépendra de ceux qui vont devoir traverser cette sombre époque en contribuant par leur propre travail concentré ou par une aide matérielle apportée au travail d’autrui, à sauver de la destruction, à relever, à consolider et à développer notre vie intérieure, celle de l’intelligence et celle de l’âme, cette vie qui est la culture », prévenait aussi Soljénitsyne (Le Figaro, 23 janvier 1998).

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