TOUT EST DIT

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mercredi 25 juillet 2012

Petite psychanalyse de l’Etat : le gouvernement français prend-il inconsciemment les employés de PSA pour des incapables ?

Arnaud Montebourg doit présenter ce mercredi son plan de soutien à l'automobile, dont les axes sont de soutenir les équipementiers et de favoriser la R&D. Pour le psychiatre Jean-Paul Mialet, l’État se conduit là comme des parents - qui "savent" tout - avec leurs enfants.
Le redressement productif ? Un jeu d'enfant. On convoque les patrons des entreprises qui produisent trop peu, ou mal, et on leur fait copier 100 fois : "je ne tricherai pas", "je ne mentirai pas", ou surtout "je ne licencierai pas". Finie l'époque d'indulgence du proviseur ; avec les surveillants généraux d’aujourd’hui, tout le monde rentre dans le rang. Que le peuple dorme tranquille.
Connaissez-vous la différence entre immaturité et maturité ? Pensez à votre enfant. Il attend tout de vous. Il vit dans un monde de géants. Vous êtes pour lui - c’est flatteur - un de ces géants-là, qui ne perd jamais pied même dans les eaux les plus profondes. Où qu’il aille avec vous, il est protégé : vous le porterez au-dessus des abîmes. L’immaturité est la bienheureuse conviction de disposer d’une protection illimitée. 
Période d'insouciance dont on conservera toujours de la nostalgie. Mais avec un revers. Dans ce monde où certains – "les grands" - disposent de tous les pouvoirs, l'enfant, lui, en a peu : il doit se contenter de ce que lui laissent ceux qui "savent" en le protégeant contre des dangers qu'il ignore. La sécurité protectrice a un prix : la dépendance.
Par chance, les "grands" sont souvent décevants. Ils se trompent, ne vivent que leur vie et pas celle des autres. Parvenu à la maturité, on comprend qu'on ne peut compter que sur soi-même. Ce que l'on perd en certitudes sécurisantes, on le gagne en liberté. On est maître de son existence.
Mais il reste toujours au fond de soi un enfant qui veut être protégé. Ou, plus sournoisement, un enfant qui se pique de jouer aux grands et de protéger tout le monde. Notre regard d’enfant ne nous quitte jamais tout à fait.
Inspirerait-il tout particulièrement les politiques ?
De la "big mother" dont s’alarmait Michel Schneider, l’état français semble passer aujourd’hui au "little father". Nos ministres se comportent comme de "bons" grands, qui vont protéger les petits contre d’autres grands, les "mauvais". Une lutte de géants, volontiers énarques, réduit l’ensemble du peuple français à une vaste cour d’enfants incapables d’assumer leur part d’histoire. 
Et si ce peuple était pourtant capable d’initiative quand on le traite en adulte, quand on lui fait confiance et qu’on le responsabilise. Les français n’ignorent pas qu’il y a une crise, ils sont prêts à accepter des changements et, peut-être plus qu’on ne le croit, à inventer de nouvelles façons de vivre ensemble et de travailler. Mais, même s’ils en rêvent , ils ne supportent pas qu’on leur mente en leur promettant l’impossible. S’il y a des enfants en France, ils sont peut-être, paradoxalement, dans la cour des grands plus que chez les petits – de ces grands qui plastronnent et veulent se faire plus forts que le mouvement du monde.

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