vendredi 15 juin 2012
Tweetgate : la compagne présidentielle est-elle finie ?
L’ampleur de la déflagration médiatique a éclipsé tous les autres
sujets du moment. Certains commentateurs et hommes politiques n’ont pas
de mots assez durs pour commenter l’attitude de cheval échappé de
Valérie Trierweiler qui désavoue le chef de l’Etat et laisse éclater
publiquement sa jalousie à l’égard de l’ex-compagne de François
Hollande.
Inévitablement, « l’affaire Trierweiler » ternit l’image du
président qui reprochait tant à son prédécesseur d’étaler sa vie privée
au grand jour et de mélanger avec indécence vie publique et sphère
intime. Le fameux tweet de la première dame de France a des conséquences
politiques, ne serait-ce que sur l’image du président. Elle alimente
les commentaires sur le défaut de son compagnon, à savoir son manque
d’autorité, d’étoffe, de personnalité, sa mollesse supposée qui lui a
valu le peu flatteur surnom de « Flamby ».
On a vu fleurir en quelques jours sous la plume de journalistes et
d’hommes politiques de gauche « modernes » des imprécations que l’on
croyait démodées, machos, sexistes, voire même condamnées par la loi :
« Hollande, commence par tenir ta femme si tu veux tenir le pays ! »
« Si tu ne t’en sors pas avec Valérie, comment tu vas t’en sortir avec
Marianne ? » Et de la part de Martine Aubry, Michel Sapin et du Premier
ministre Jean-Marc Ayrault, un appel à la discrétion en direction de la
première dame. Du jamais vu.
Le terme de « femme la plus détestée de France » a été plusieurs
fois employé. Plusieurs prédisent sa disgrâce prochaine et peut-être
même son départ les valises à la main. Un membre du gouvernement a
également demandé qu’on lui ferme son compte twitter. On pourrait
l’embastiller aussi ?
La montée des troubles et des déclarations violentes contre sa
compagne pourrait amener François Hollande à sortir de sa réserve. Et à
arbitrer la rivalité féminine qui se joue dans les plus hautes sphères
de l’Etat. Ça fera bien. La presse étrangère a déjà fait ses choux gras
de « La guerre des roses » française, « première crise de la
présidence », allusion au film américain avec Michaël Douglas sur une
séparation féroce et aux roses socialistes.
Ségolène Royal qui a toutes les chances d’être battue dimanche à
La Rochelle par le dissident Falorni (on mettra évidemment sa défaite
sur le dos de Valérie) a déclaré mercredi soir ne pas avoir réagi à
chaud au tweet car « le coup était trop violent ». Elle a comparé « la
trahison politique » du dissident Olivier Falorni à celle d’Eric Besson
en 2007.
« Je n’ai pas voulu, volontairement, réagir hier car le coup était
trop violent, ça ne veut pas dire que je ne suis pas meurtrie, je ne
suis pas un robot… »
On n’a sans doute pas mesuré en effet la psychologie finalement très
simple, très rude et très banale de ces protagonistes. En cela Hollande
est bien un président « normal ». A force de nous expliquer à longueur
de magazines et d’émissions de télé que la séparation est finalement
quelque chose de répandue, de tout à fait naturelle et que les familles
recomposées vont de soi, on en a oublié que tout n’était évidemment pas
toujours si « rose ». Les mœurs de l’époque à la présidence de la
République, c’est que Valérie la nouvelle favorite de François déteste
l’ex-compagne. Et réciproquement. Qu’elle ne supporte pas qu’elle soit
amenée à le voir fréquemment dans toutes sortes de manifestations et de
dîners si elle devient au perchoir le quatrième personnage de l’Etat. Et
ce dans la légitimité du protocole pour Ségolène quand Valérie, elle,
n’a aucun rôle défini auprès de son compagnon. Elle songeait même à
changer l’appellation « Première dame de France » pour « Atout cœur »,
c’est avouer si son statut est tartignolle.
Valérie vit très mal aussi le fait que Ségolène ne soit pas pour
rien dans l’accession de François à la présidence de la République,
d’autant plus qu’ils ont renoué contact. Ils se téléphonent
régulièrement et elle le conseille politiquement. Récemment il lui
aurait raconté : « Figure-toi que j’ai retrouvé à l’Elysée des huissiers
et du personnel de notre époque. » Valérie en aurait avalé son
pashmina. Le soutien officiel de François à Ségolène à La Rochelle a été
de trop. N’oublions pas que Valérie Trierweiler c’est quand même celle
qui a embrassé quasiment de force François Hollande sur la bouche sur la
tribune de la victoire le 6 mai juste après que celui-ci a claqué une
bise sur les deux joues de sa bonne Ségo.
On en est là. Au plus haut sommet de l’Etat. Et quand on pense qu’on
avait reproché à Sarkozy son manque de hauteur, et de désacraliser la
fonction présidentielle.
Et dimanche soir vous verrez qu’ils prendront des mines attristées
pour pérorer sur l’abstention et l’éloignement politique de leurs
électeurs…
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