TOUT EST DIT

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vendredi 15 juin 2012

Trois démons, trois fautes 


La Rochelle, ville fétiche du Parti socialiste, qui y tient chaque année son université d’été, est devenue pour la gauche un lieu malsain qui voit resurgir trois vieux démons que le PS affirmait avoir tués. Premier démon : l’ambition et son corollaire, la chasse aux fauteuils. Battue sèchement à la primaire de l’automne, Ségolène Royal réclamait un lot de consolation digne de l’image qu’elle se fait d’elle-même. Ce serait la présidence de l’Assemblée nationale – quatrième poste dans l’ordre du protocole de la République. La madone du Poitou, qui avait imprudemment cédé son siège des Deux-Sèvres à Delphine Batho, voici cinq ans, est donc partie à la recherche d’une circonscription. Dominatrice et sûre d’elle – à vrai dire arrogante – elle s’est parachutée sur La Rochelle sans demander le moins du monde leur avis aux socialistes du cru. Pour la VRP de la « démocratie participative », c’est une faute politique.
Deuxième démon : les promesses en l’air. François Hollande avait juré de ne pas mélanger vie privée et vie publique, et de ne pas intervenir dans la campagne législative. En se précipitant au chevet de son ex, mal en point au soir du 1 er tour, il renie sa parole et fâche d’autres socialistes qui auraient, également, pu avoir besoin de son aide. Ça aussi, c’est une faute. D’autant plus grave que Hollande a été élu en faisant campagne contre la « peopolitique » dont il attribue – à tort – l’exclusivité à Nicolas Sarkozy.
Troisième démon : la haine. Le tweet de Valérie Trierweiler est plus qu’un coup de poignard à Ségolène Royal. C’est une bombe qui fauche tout ce qui se trouve autour d’elle. Royal bien sûr, mais aussi le président de la République… et Mme « Tweetweiler » en personne. Un attentat-suicide en quelque sorte. On ignore si la poseuse de bombe s’en remettra, mais on sait en revanche que la déflagration a blessé le chef de l’Etat. Il a passé des mois à se forger une image d’homme fort et déterminé, le voilà réduit au silence par sa compagne. C’est peu glorieux.
Hollande avait réussi à s’exfiltrer du congrès de Reims en laissant Royal et Aubry se crêper le chignon entre elles. Il est, cette fois-ci, au milieu du ring de catch féminin. Il s’est montré très léger en accordant à sa compagne, aux frais des contribuables, un cabinet de sept personnes à l’Elysée. Trierweiler risque bien d’être sa Cécilia à lui. Qui s’incruste.

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