mardi 12 juin 2012
Mais où est donc le bien commun ?
Mensonges médiatiques en direct et oubli de l’essentiel : c’est ainsi
que l’on pourrait résumer la soirée électorale du premier tour des
législatives. Mensonge énorme, éhonté : c’est celui qui n’a cessé
d’annoncer une « large victoire » de la gauche et plus particulièrement
du PS.
Vu les découpages, les duels et triangulaires à venir et le cordon
sanitaire qui en interdisant l’alliance avec le Front national annonce
la défaite-suicide de la droite, il est en effet plus que probable que
François Hollande obtienne la majorité à l’Assemblée nationale ; il est
même possible que le PS obtienne la majorité absolue pour instaurer un
véritable Etat-PS.
Mais pour ce qui est des rapports de force, le PS avec ses soutiens
communistes et extrémistes de gauche n’atteint pas le score combiné de
l’UMP et de ses alliés et du FN . Les chaînes de télévision dans leur ensemble ont
ouvert leurs journaux sur les projections de répartitions de sièges à
l’Assemblée, avec une majorité confortable au PS et ses alliés. Les
résultats nationaux, formation par formation, il fallait les chercher à
la loupe.
Malgré la dynamique de la présidentielle, malgré la lassitude
d’électeurs qui ont massivement estimé qu’il ne servait à rien d’aller
voter, on ne peut pas dire que la France ait basculé à gauche ni que
François Hollande ait reçu un blanc-seing pour sa politique.
Que le Front national, avec 13,7 % des voix, puisse n’avoir aucun
élu – les médias lui en promettent au maximum trois – alors que le Front
de gauche de Mélenchon pourrait en obtenir entre 13 et 18 avec deux
fois moins de voix, cela ne sembler émouvoir personne.
Quant au taux d’abstention, à 42,77 %, il apporte à lui seul la
preuve que la « démocratie est gravement malade » comme il faut le dire
si l’on croit en ce mode de gouvernement comme en une religion. On n’y
croit pas, on n’y croit plus ; plus de quatre électeurs sur dix restent
indifférents devant les décisions qui seront prises demain par
l’Assemblée nationale. A leur décharge, le mode de scrutin n’y est pas
pour rien. Comment se sentir représenté dans un système conçu pour
éliminer les petits et les gêneurs ?
Le drame de l’affaire, c’est que, la prime aux gros partis couplée
au refus de s’allier avec le Front national, le plus important a été
perdu de vue. Les points non négociables – respect de la vie, de la
famille et des droits de celle-ci sur l’éducation – ne parviennent
souvent pas à faciliter les accords ni à provoquer une tactique commune,
alors que justement ce sont des préalables à une société, à un
gouvernement et à une politique justes sur lesquels l’entente pourrait
se faire, laissant libre l’appréciation et les propositions pour les
autres sujets.
Que Christian Vanneste ait été battu, c’est de ce point de vue
dramatique. Que Jacques Bompard soit en deuxième position dans sa
circonscription avec quelque 22 %, c’est dommage. Que Dominique Souchet
ait été éliminé en Vendée, c’est encore le jeu de cette politique de
l’intérêt partisan placé plus haut que le bien commun.
Il n’y a plus, maintenant, qu’à tenter de minimiser les dégâts.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire