Comment sauver le soldat Royal? La direction du PS a déclenché un
«plan Orsec» pour venir en aide à la présidente de la région
Poitou-Charentes, en danger dans la 1re circonscription de
Charente-Maritime, où elle affrontera au deuxième tour un candidat
dissident, exclu du PS, Olivier Falorni. Dès dimanche soir, François
Hollande et Jean-Marc Ayrault ont appelé
Ségolène Royal, pour la soutenir. Et Martine Aubry a bousculé son agenda pour
se rendre à La Rochelle mardi, avec la ministre Cécile Duflot.
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Celle qui faut éliminer ! |
Le
«cas Royal» est une épine dans le pied pour le PS. L'ex-candidate de
2007, qui rêve de la présidence de l'Assemblée, est confrontée au pire
des scénarios. En début de soirée, dimanche, une triangulaire réunissant
les deux candidats de gauche et celle de l'UMP, Sally Chadjaa, était
encore possible. Mais les résultats définitifs ont douché les espoirs de
Royal, qui est pourtant arrivée en tête (32,03 %), devant son rival
(28,91 %). Au PS, on redoute qu'une partie des électeurs de droite
votent pour Falorni pour faire barrage à l'ex-candidate de 2007. Le
président du conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, a
déjà appelé à voter Falorni: «Entre Royal, qui a un comportement humain
détestable, et Falorni, qui n'a pas nos idées mais un comportement
correct, on ne se pose pas la question», explique l'ancien ministre. Son
ami Jean-Pierre Raffarin a appelé à
ne pas prendre parti entre deux socialistes.
Mais le mal est fait, estime-t-on rue de Solferino, où l'on se dit
persuadé que de nombreux électeurs de droite ont voté Falorni dès le
premier tour.
«Un problème humain»
Lundi, Aubry a appelé
en vain Falorni à retirer sa candidature, rappelant la règle de
désistement au profit du candidat le mieux placé. «Il se trouve que
Ségolène Royal n'est pas n'importe qui (...), a-t-elle ajouté. On ne
peut pas être un candidat de gauche et faire battre une candidate de
gauche avec les voix de la droite.» Le candidat dissident fait fi des
pressions: «J'irai jusqu'au bout», martèle Falorni, qui a déposé sa
candidature à la préfecture. «Royal veut être candidate unique au second
tour. Ça, c'était du temps de l'URSS!», a-t-il lancé sur Europe 1, en
ajoutant que les Rochelais voulaient d'un «député ancré, pas d'une
candidature parachutée et imposée».
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Pour que Royal ne s'installe pas au perchoir... |
Pour Français Hollande,
le cas est délicat.
Il peut difficilement intervenir publiquement pour défendre son
ex-compagne. «Il a fait ce qu'il a pu, confie un ténor du PS. Tout ce
qui pouvait être fait pour dissuader Falorni de se présenter l'a été.»
Dans l'entourage du président, on reconnaît que ce dernier est
«préoccupé» par cette affaire. Mais on botte en touche: «C'est un
problème humain, pas un problème politique, glisse un conseiller. Il
faut voir si on peut ramener Falorni à la raison. Mais peut-être
pense-t-il que c'est lui qui a raison.» Claude Bartolone ne dit pas
autre chose: «Ségolène est dans une équation très personnelle. Ce
scrutin devient un référendum pour ou contre Royal. Elle suscite la
vénération chez certains mais un rejet fort chez d'autres. Si elle perd,
ce sera un échec personnel.»
Ex-soutien de Royal en 2007, Malek
Boutih se dit persuadé que «des forces s'articulent pour la faire
éliminer du paysage politique». «Elle doit être défendue au mieux»,
ajoute-t-il. En attendant, Royal poursuit sa campagne, tambour battant.
«Elle va se battre comme une lionne, poursuit Boutih. Mais ça sera très,
très serré.»
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