REVUE DE PRESSE - «Scène digne de Macbeth» pour le New York Times, «tweet de trop» pour la Tribune de Genève, les médias étrangers relèvent un «geste inapproprié» qui «embarrasse» le président français.
«C'est une scène digne de Molière ou de Macbeth», s'étonne le New York Times. «La compagne actuelle de François Hollande a créé un petit scandale et une grande stupéfaction en rompant avec la position du Parti socialiste et en nuisant à celle qui l'a précédée dans les affections du président». L'attitude de Valérie Trierweiler «pose la question de savoir si une journaliste doit ouvertement soutenir un candidat et si la femme d'un président peut se permettre de l'embarrasser ainsi». Le Washington Post, autre grand quotidien américain, mentionne l'événement sur un ton plus sensationnel. Sans doute car la brève se trouve dans la section potin de son site. «Comment dites-vous crêpage de chignons en français? (…) C'est la manifestation la plus agressive de l'hostilité publique qui existe entre les deux femmes», commente The Reliable Source.
Outre-Manche, le quotidien britannique The Guardian regrette que par sa sortie Valérie Trierweiler se conforme aux mauvaises langues qui la soupçonnaient d'interventionnisme. Des reproches déjà soulevés lorsque Julien Dray avait été banni du QG de campagne de François Hollande. «La saga, qui a immédiatement dominé tous les médias, semble valider tous les stéréotypes que Trierweiler avait cherché à éviter, à savoir une tendance à interférer dans le jeu politique», écrit le journal. «Les insécurités de la première dame vis-à-vis de Ségolène Royal sont connues de tous», relève le Daily Telegraph. «Ce tweet explosif a envoyé une onde de choc au Parti socialiste et cela pourrait coûter des sièges de député cruciaux à François Hollande dimanche», prévient le quotidien. De même pour The Independent, le «message de Valérie Trierweiler constitue la première gaffe de ce premier mois au pouvoir de Hollande jusque-là impeccable».
«Un ragot géant sur fond de jalousie au plus haut niveau»
Même verdict chez El Mundo qui estime que «Valérie Trierweiler n'arrête pas de faire des gaffes». «Le geste déplacé de la journaliste à l'encontre de la mère des quatre enfants du chef de l'État, a provoqué les moqueries de toute la France, à commencer par la droite affaiblie par le premier tour des législatives», note le journal espagnol. Son confrère El Pais juge que la journaliste de Paris-Match a «exacerbé la crise politique tendue que vit le Parti socialiste à La Rochelle». «Le tweet de la première dame (ou première fiancée) de France a explosé et a d'emblée transformé un cas de caciquisme provincial en un ragot géant sur fond de jalousie au plus haut niveau», écrit El Pais. «L'inévitable sensation de guerre ouverte entre les deux dames qui ont marqué la vie d'Hollande semble être le point faible du président “normal”, met en garde le journal.Outre-Rhin, le Süddeutsche Zeitung reprend la formule de l'UMP et titre sur «Dallas à l'Élysée». «Les socialistes sont consternés, François Hollande a l'air ridicule, Valérie Trierweiler pose une devinette et Ségolène Royal est menacée d'extinction politique. Comment en est-on arrivé à ce faux pas?» , s'interroge le quotidien allemand. «Valérie Trierweiler veut-elle s'émanciper se demandent certains, est-elle jalouse de la jolie et tragique Ségolène Royal ont spéculé d'autres. Seule Ségolène Royal a gardé la tête froide en déclarant que toute son énergie allait à ses électeurs. Chapeau!»
À la Tribune de Genève, on voit dans «ce tweet de trop» de la première dame, pourtant «peu connue pour son passé militant», «un bas règlement de comptes avec l'ex-compagne du président». Un signe pour le journal italien La Repubblica que «l'idée que les femmes sont plus douces et calmes que les hommes en politique» est peut-être erronée. La position de la journaliste montre que «la politique et la vie privée, lorsqu'elles sont entrelacées, engendrent des rivalités inconciliables». Son geste est «non seulement un défi au PS mais aussi à la sérénité de la vie domestique présidentielle». Les «conflits entre femmes que l'on peut lire dans les romans d'amour touchent aussi les présidents, qui ont des émotions et des sentiments», pointe La Repubblica qui considère le message de Valérie Trierweiler comme une preuve supplémentaire de son «indépendance intellectuelle vis-à-vis de François Hollande».
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