TOUT EST DIT

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lundi 7 mai 2012

Voter blanc, c’est faire chou blanc


Alors que les citoyens français doivent voter ce dimanche pour leur nouveau président de la République, un certain nombre d'électeurs ont revendiqué vouloir voter blanc. Le vote blanc, une valeur qui monte... Mais pour quel résultat ?

“En votant blanc,j’assume mes opinions “…”Je vote blanc: j’existe “… Il ne nous manquait plus que cela: un Parti du Vote Blanc -PVB- avec son “leader”, un agent immobilier de 47 ans, Stéphane Guyot que l’on a pu entendre tout récemment chez Michel Field, sur LCI et Eric Brunet sur RMC .
On a le droit de sourire ou même de s’esclaffer mais le non-vote, le vote blanc est une “valeur qui monte “. Au premier tour de la présidentielle, 698.737 électeurs ont opté pour ce mode d’expression qui consiste à vouloir dire quelque chose sans pouvoir l’exprimer. Certes, on opére une confusion entre vote blanc et vote nul qui, depuis 1852, ne sont pas comptabilisés. Beaucoup de vrais-faux électeurs s’imaginent qu’ils émettent un vote blanc lorsqu’ils glissent dans l’enveloppe un bulletin déchiré ou agrémenté de mots d’oiseaux . Pour voter blanc et non pas nul, il faut remplacer le vrai bulletin par un papier blanc que l’on a apporté avec soi .
Mais peu importe, le vote réputé blanc qui de 1945 à 1993 culminait à 2,5 % -hors référendum – voltige à présent autour des 5% .Une réserve de voix dont aurait bien besoin un Nicolas Sarkozy.
Contrairement aux non-inscrits et aux abstentionnistes qui se fichent de la “res publica” comme d’une guigne, les zélateurs du blanc sont des citoyens conscients de leurs responsabilités . Au lieu d’aller faire du vélo ou jouer à la belote, ils prennent la peine –en tirant éventuellement derrière eux la “bourgeoise”et les mouflets – de faire la queue au bureau de vote, de présenter une carte d’électeur à jour, un papier d’identité et, enfin, de glisser dans l’urne leur drôle de profession de foi dont ils sont persuadés de l’importance et de l’efficacité .
Désolé de devoir les ramener à la réalité: leur bout de papier, plus blanc que blanc, compte pour des prunes dans le fonctionnement présent de la démocratie .Tout au plus, inspirera-t-il, le jour des résultats, quelques commentaires dans la presse, aussitôt oubliés .
A chaque coup, la France “blanche” fait chou blanc, faute d’être reconnue comme l’expression d’une protestation .Qu’on le regrette ou non: ce non-choix, totalement dérisoire, fait penser au drapeau blanc de la capitulation en rase-campagne .
Oui, je sais, ce n’est pas toujours facile de se prononcer pour tel ou tel .On aurait souvent bien des raisons de renvoyer dos à dos les deux candidats et leur dire d’aller se faire voir ailleurs. Mais quitte à se tordre un peu le nez,il s’en trouve tout de même un des deux dont on ne voudrait à aucun prix s’offrir la présence pendant cinq ans, lui et ses petits camarades.
Ce n’est certainement pas en tirant un coup à blanc qu’on s’épargnera cette douleur . Au contraire, en brandissant le drapeau de la reddition,on se tire également dans le pied une balle qui risque de faire très mal.

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