TOUT EST DIT

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lundi 7 mai 2012

François Hollande saura-t-il transformer sa majorité présidentielle en majorité parlementaire en juin ?

A un mois et demi des législatives, la gauche a rappelé à ses électeurs la nécessité de rester mobilisés alors que la droite, qui refuse de s'allier avec le FN, se retrouve dans une position délicate.
En arrivant à la Bastille dans la nuit de dimanche à lundi, François Hollande a déclaré avoir entendu la volonté de changement exprimée par les Français qui l’ont porté à la présidence de la République. "Ce n’est pas une victoire de la revanche, une victoire de la rancœur", a-t-il poursuivi dans ce moment d’euphorie et de bons sentiments qui suit l’annonce de la victoire, fût-elle plus serrée que prévue.
Lui qui se veut "le Président de la Jeunesse et de la Justice", a longuement savouré sa victoire à la Bastille, là où les socialistes avaient fêté l’élection de François Mitterrand, il y a exactement 31 ans. Il avait reçu les félicitations de Barack Obama et appris que le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s’était rendu à l'ambassade de France à Berlin et déclaré: "Nous allons travailler ensemble à un pacte de croissance pour l'Europe", avant de préciser : "Nous devons ajouter de nouvelles impulsions de croissances, cela passe par des réformes structurelles." Des paroles d’ouverture en direction de celui qui a réclamé une renégociation du Traité européen tout au long de sa campagne, au grand dam de la chancelière Merkel .
Auparavant, depuis Tulle, François Hollande avait rappelé : "les défis sont grands : le redressement de notre production, la réduction de nos déficits pour maîtriser la dette, l’égalité entre nos territoires, la priorité éducative, l’école de la République qui sera mon engagement, la réorientation de l’Europe pour l’emploi, la croissance, l’avenir." Vaste programme que le candidat avait porté tout au long de sa campagne. Un programme qui ne pourra se concrétiser qu’avec l’appui du Parlement. Voilà pourquoi, avant même de prendre officiellement ses fonctions et d’entrer à Élysée, de nommer un Premier ministre pour former son gouvernement, le nouveau président a appelé les Français à lui donner une majorité à l’Assemblée nationale le mois prochain.
Pour les militants tout à leur euphorie, la demande pouvait sembler quelque peu saugrenue. Pourtant, dès hier soir, les instituts de sondage ont publié leurs premières projections. L’institut  CSA pour BFM et 20 minutes note que le PS recueillerait 31% des voix et l’UMP 30%. C’est également sur les législatives que la droite, défaite, a désormais les yeux rivés. Si le PS peut compter sur l’appoint du Front de Gauche (10%) et des Verts (4%) avec lesquels il est officiellement allié, voire du MODEM (crédité de 6% des suffrages), l’UMP n’a, sur le papier, aucune réserve pour le second tour. Le Front National, avec lequel il refuse de s’allier, est quant à lui crédité de 15% des suffrages. Il sera l’arbitre de ce scrutin.
Les dirigeants de l’UMP font déjà valoir qu’il ne faut pas donner tous les pouvoirs à un seul parti (le PS est aujourd’hui majoritaire au Sénat, ce qui ne s’était jamais produit). Leur point de vue se défend, mais si les électeurs privaient  François Hollande de majorité pour gouverner et imposaient une cohabitation, ils couperaient les ailes du "Changement" et provoqueraient un chaos politique. Jusqu’à présent, la victoire présidentielle a toujours été amplifiée à l’Assemblée nationale. Seule la dissolution qui a suivi la réélection de François Mitterrand en 1988 avait envoyé  une majorité relative à l’Assemblée, le centre jouant les arbitres. Hier, Nicolas Sarkozy, en reconnaissant sereinement sa défaite et en annonçant sa prise de distance (momentanée ou durable ?) avec la vie politique, a fait savoir qu’il ne se mêlera pas de la bataille des législatives. Parce qu’il sait que les déchirements de son camp sont inévitables ? 

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