TOUT EST DIT

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lundi 7 mai 2012

La présidence « normale », c'est maintenant 

Entre deux hommes, deux styles, deux programmes, les Français ont choisi le plus rond, le plus rassembleur, le plus « normal ». Ils ont préféré l'anti-héros provincial à l'hyperprésident énergique mais déroutant, campé sur ses certitudes. Celui-ci leur proposait une continuité, un volontarisme ; celui-là un changement raisonnable et juste, une gauche modérée. Dix-sept ans après la fin de l'ère Mitterrand, le désir d'alternance l'emporte et du reste l'électorat de gauche s'est montré discipliné dans les urnes. Sarkozy n'a pas réussi l'impossible pari, pas trouvé l'électrochoc. Il a certes grignoté entre les deux tours sans susciter l'indispensable surcroît de mobilisation. C'est un homme neuf qui accède à la fonction suprême. Il n'y est pas porté par une vague. Sa victoire est cependant assez nette pour garder les mains libres. Mais elle est dénuée de ferveur, de chaleur - le vote blanc en atteste -, signe que les Français ne croient pas à l'homme providentiel et ne se font pas d'illusions sur la magie de l'alternance en temps de crise. La crise, c'est elle qui a vaincu Sarkozy. Pas seulement. Son immodestie, son mode de présidence ont dérouté. Trop de ruptures, de louvoiements, de concessions aux valeurs. Il s'est surestimé, il a sous-estimé un adversaire parti de loin, dont on ne donnait pas cher il y a un an. L'apparatchik blagueur de Solférino s'est fondu habilement dans l'habit présidentiel, il a réalisé un sans-faute dans une campagne prudente. Oh, il n'a pas réenchanté ! Il a rassuré, assuré, exploité l'impopularité du sortant. Hollande, c'est maintenant. Maintenant que les difficultés commencent...

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