TOUT EST DIT

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vendredi 11 mai 2012

Sarkozy bientôt au Conseil constitutionnel

Le président sortant devrait rejoindre les Sages du Palais-Royal, tout en retrouvant son cabinet d'avocats.
Derniers jours à l'Élysée… Ce jeudi, Nicolas Sarkozy a réuni le personnel de l'Élysée pour les remercier du travail accompli. «J'ai été heureux de servir la France, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait, et je vous souhaite de continuer de faire aussi bien votre travail avec mon successeur», a dit, en présence de Carla Bruni-Sarkozy, le président sortant aux plusieurs centaines de salariés élyséens qui étaient venus l'écouter.
Nicolas Sarkozy s'en va, mais nul ne sait vraiment si ce sera, tel Napoléon Bonaparte auquel on l'a si souvent comparé, pour l'île d'Elbe ou pour Sainte-Hélène. «Pour revenir, il faut être populaire, pour être populaire, il faut être oublié», raisonne un sarkozyste, convaincu que Nicolas Sarkozy «ne se retire pas pour toujours». Pour le moment, le président sortant affine divers aspects de sa vie d'après. Et il a encore dit et redit qu'il ne recommencerait pas de zéro après une année de diète, comme l'avait fait Valéry Giscard d'Estaing après sa défaite, en se présentant à une élection cantonale dans le Puy-de-Dôme.
Quittera-t-il définitivement la vie politique? «Même pas en rêve», a tranché Roselyne Bachelot sur Europe 1. Nicolas Sarkozy devrait très bientôt siéger au Conseil constitutionnel dont il est membre de droit. Est-ce l'indice d'une retraite sans retour possible de la vie politique ou au contraire la volonté de rester dans la vie publique? «Il doit recevoir très bientôt le secrétaire général du Conseil, Marc Guillaume, afin de connaître les modalités précises de son entrée en fonction», confirme l'un de ses collaborateurs. Le choix du président sortant de reprendre son cabinet d'avocat ne devrait pas lui interdire le rejoindre le cercle très select de la rue Montpensier. Mais il ne s'impliquera que dans des dossiers internationaux, afin d'éviter qu'on lui reproche tout conflit d'intérêt avec l'exercice de ses fonctions de juge constitutionnel. «Il siégera quand le Conseil se réunira», glisse l'un de ses proches conseillers.
Il estime aussi que le fait de siéger parmi les Sages ne lui interdit pas de prendre parfois position dans la vie politique française. Selon lui, la «jurisprudence Giscard» devrait s'appliquer. Une référence au soutien qui lui a apporté pendant la campagne présidentielle l'ancien président de la République, lui aussi membre de droit du Conseil constitutionnel. Et s'il choisissait de revenir à la vie politique, Nicolas Sarkozy pourrait alors se mettre en congé.
En attendant, il pourra occuper une position dominante au Conseil constitutionnel. Trois de ses membres lui doivent leur nomination. «Et son pouvoir de conviction fera le reste», glisse son entourage. Une façon de laisser entendre que le très chiraquien Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel avec qui les relations sont glaciales, a du souci à se faire. «Il va devenir le patron du Conseil constitutionnel!», s'amuse déjà un ami du chef de l'État sortant. Nicolas Sarkozy sait aussi qu'il ne veut pas se transformer en conférencier international. «Ce n'est pas vraiment son style», indique son ami Brice Hortefeux.

Le duo avec François Hollande

Sarkozy sait au moins une chose: il a réussi sa sortie. «En cas de défaite, le président avait trois objectifs: ne pas être humilié par le résultat final -c'est-à-dire faire sensiblement mieux que Ségolène Royal-, ne pas abandonner son poste comme Lionel Jospin en 2002, et ne pas sortir en lambeaux comme Giscard», décrypte le même proche du président.
Le point culminant de son départ aura été le duo formé avec François Hollande pour la cérémonie du 8 Mai. Cela a permis à Nicolas Sarkozy d'observer de près son successeur. «Il fait toujours autant de blagues. Il ne se rend pas encore compte du job…», a-t-il glissé à un ami.«Il faut dire que la charge est tellement lourde, dans un premier temps vous ressentez une grande tristesse, mais ensuite, je crois que le président a éprouvé une forme de soulagement.»
Sans doute, mais il n'est pas sûr que son nouveau rôle de juge constitutionnel, ajouté à ses missions d'avocat, soient suffisant pour occuper le vibrionnant président sortant. «C'est drôle, mais déjà il me donne l'impression d'avoir peur de s'ennuyer», sourit un ami.

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