TOUT EST DIT

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vendredi 18 mai 2012

En fanfare ! 

Ah quels beaux débuts ! Au travail mesdames et messieurs les ministres, vite ! Telle était la consigne des chefs (le chef de l’Etat et celui du gouvernement). Elle a été entendue plutôt deux fois qu’une. Ce 17 mai était jour férié, néanmoins les Éminences ont débordé d’activité, annonçant leurs idées, leurs projets, leurs plans. Il y aurait des élections dans pas longtemps qu’on n’en serait pas étonné. Il est vrai qu’un premier conseil des ministres programmé le jour de la fête de l’Ascension, ça vous fait un sacré tremplin !
En trois heures de temps on a donc appris que la rétribution des ministres sera diminuée de 30 %, qu’une charte déontologique encadrera l’exercice ministériel, que le gouvernement donnera illico un coup de pouce au smic, que les écoliers du primaire (et leurs enseignants) vont se remettre à la semaine de cinq jours, que la croissance sera explicitement ajoutée au pacte budgétaire européen… Et que ça saute ! Dans ce débordement d’activités, on saluera la saine modération de Michel Sapin, ministre du Travail, qui n’a pas voulu annoncer le recul du chômage avant le solstice d’été.
Ce sympathique début en fanfare est logique. L’alternance politique, que la France n’a plus connue depuis 1995, est forcément un temps d’exaltation. Les arrivants se sentent investis d’une mission rénovatrice, presque régénératrice ; ils ont le sentiment qu’ils donnent le signal d’un nouveau départ. La politique ne croit plus aux révolutions, mais a encore, comme les cheminots, foi en ses aiguillages. C’est pourquoi Manuel Valls, successeur de Claude Guéant, a fait savoir que le pays avait non seulement besoin d’ordre, mais aussi « de tempérance et de mesure ».
Tout à leur joie d’être au cœur du pouvoir exécutif, les nouveaux ministres débordent de bonne volonté. Si, envers et contre toutes les dettes et fardeaux, il y a encore un état de grâce, il est là, sous nos yeux, dans ce temps suspendu où le gouvernement de la République existe bel et bien, en chair et en os, mais pas encore vraiment en action. Savourons ces instants d’optimisme. Demain sera un autre jour. « Ministre, ça eut payé ! », aurait prudemment conclu naguère l’humoriste Fernand Raynaud…

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