TOUT EST DIT

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mardi 3 avril 2012

Vue d’ailleurs… 


La campagne électorale française est suivie de près en Europe. Avec tact diplomatique chez les gouvernements. Avec inquiétude et passion chez les «partis frères» des candidats à la présidence, au niveau du PPE (conservateurs européens), du PSE (socialistes) ou des Verts. Avec incompréhension teintée d’ironie aussi, comme le souligne l’hebdomadaire britannique The Economist. Dans une verve digne de la «perfide Albion», il écrit ce que beaucoup en Europe pensent très bas: les postulants à l’Elysée sont dans le déni des réalités, celles de la crise, de l’immense dette publique de la France, de la perte de compétitivité de ses entreprises, dans l’absence de véritables réformes.
L’incompréhension est totale devant les populismes de l’extrême droite et de l’extrême gauche. Que cette dernière soit représentée par trois candidats signerait une exception bien française. Dans notre pays, l’utopie au verbe fort l’emporterait sur le réel. Tant pis alors si certains programmes, dans leur valse des milliards à distribuer (et à trouver on ne sait où), paraissent dénués de toute logique. En oubliant aussi que la politique économique de la France s’inscrit dans l’ensemble européen et qu’elle est monnayée en euros. Certes, l’Europe et la monnaie unique méritent des réformes, personne n’en doute. Mais dans la concertation et non dans un diktat parisien prôné ici et là…
Outre-Rhin, c’est l’expectative. Surtout à la chancellerie où Angela Merkel s’est prononcée pour Nicolas Sarkozy et a refusé de recevoir François Hollande, bien que, depuis, des contacts existent avec l’entourage du candidat socialiste. Angela Merkel espère la rapide ratification par la France du fameux traité budgétaire (rejeté en l’état par François Hollande), déjà parce que les récents engagements de l’Allemagne dans la zone euro ont été pris au nom de ce traité d’austérité, ensuite parce que celui-ci est nécessaire pour calmer les réticences au sein de sa propre majorité gouvernementale.
Chez les sociaux-démocrates, l’attente est différente. Bien que le SPD ne soit pas en totale harmonie avec le PS, il souhaite le changement en France pour sortir la politique européenne du conservatisme et pour faire exemple. Car une semaine après le second tour de la présidentielle, la Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé, renouvellera sa diète. Et l’expulsion attendue du FDP, le minuscule parti libéral allié de la chancelière, pourrait accélérer la campagne pour les élections fédérales prévues en septembre 2013…

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