TOUT EST DIT

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mardi 3 avril 2012

Une obsession ? 


En compagnie de Mgr Marc Aillet, Jean-Pierre Maugendre, Jean-Marie Le Mené (président de la Fondation Jérôme-Lejeune), Hervé Rolland (président de Notre-Dame de Chrétienté), l’abbé Hubert Lelièvre (fondateur de la Famille missionnaire l’Evangile de la Vie), les journalistes Guillaume de Thieulloy, Daniel Hamiche, et les rédacteurs du Salon beige Michel Janva, Jean Lahire et Philippe Carhon, j’ai accepté en ma qualité de journaliste de signer une « Lettre ouverte aux candidats aux élections », demandant qu’ils se « positionnent » clairement par rapport aux « principes non négociables ». Il s’agit du respect de la vie, de la conception à la mort naturelle, du soutien à la famille traditionnelle et de la sauvegarde de la liberté éducative des parents, qui sont « le strict minimum que l’on puisse exiger d’un programme politique ».
Il est clair qu’aucun des dix candidats à la présidence aujourd’hui ne s’affirme partisan de la mise en œuvre complète de ces principes qui, résultant de la loi naturelle, ne sont d’aucun parti ni d’aucun pays, mais s’imposent à tous. En France, ces principes sont tous bafoués, avec plus ou moins de gravité, ce qui signifie qu’il y a à la fois des restes à préserver et des changements à opérer pour que ce « minimum éthique » puisse être instauré.
Ils s’imposent à tous mais c’est peu de dire que dans notre état de dissociété ils ne sont pas seulement bafoués, mais dans l’ensemble, incompris, et de ce fait marginalisés, voire ridiculisés. Ecartés de la sphère politique.
Il va pourtant bien falloir choisir. Et la lettre aux candidats précise que les « catholiques pratiquants ou Français de bonne volonté » voteront « en fonction des principes non négociables », « minimum au-dessous duquel nous quittons l’Etat de droit pour entrer dans la barbarie ».
La barbarie, nous y sommes déjà par l’avortement légal, organisé et remboursé par l’Etat, par une sorte d’égale dignité reconnue à l’attachement homosexuel, au concubinage et au mariage stable, par la mainmise du pédagogisme décervelant et la promotion de l’immoralité, protégée par l’Etat (et les médias, et l’argent des organismes supranationaux), sur la formation des intelligences et des cœurs.
Se déterminer en fonction des principes non négociables, ce n’est pas se réfugier au nom de la pureté de ceux qui « n’ont pas de mains » dans une abstention désolée, parce que « tout est foutu ». Il s’agit de sauvegarder le maximum, voire d’espérer une amélioration là où elle nous est proposée, tout en affirmant haut et fort le but à atteindre.
Car nous crevons des tabous : tabou de la loi Veil et du « droit des femmes », tabou de la non-discrimination, tabou de l’égalitarisme qui est à la base de la spoliation des droits parentaux par l’Etat.
« Obsession » ? C’est ainsi qu’Yves Daoudal qualifie l’affirmation des « points non négociables » dans Daoudal-Hebdo, non qu’il les récuse, mais parce qu’il estime que la condition sine qua non de la promotion du bien commun dont ils participent exige d’abord qu’un pays ne soit pas « ligoté dans une union », qu’il soit d’abord « indépendant » et que « son pouvoir soit souverain ».
Certes, et cette considération orientera à juste titre le vote de beaucoup.
Pour autant, vu l’importance et l’organisation des forces auxquelles nous faisons face, rappeler que les catholiques et les Français de bonne volonté ne trouvent totalement leur compte chez aucun des candidats, chez l’une un peu plus, chez d’autres beaucoup moins ou pas du tout, ce n’est pas vain.
Car quelle que soit la configuration politique, il nous appartient de crier à temps et à contretemps qu’une culture, un pays, une union construite sur le mépris de la vie et l’infernale inversion qui appelle mal, le bien, et bien, le mal, sont en péril de mort. Carthage et ses sacrifices d’enfants ne sont plus. L’empire aztèque a succombé devant quelques centaines d’hommes. La France, et ses « sœurs européennes » qui cultivent la mort, jouent leur identité et leur survie ; elles ont créé le vide où d’autres s’engouffrent : une population étrangère à nos coutumes, nos lois et notre foi, mais aussi des idéologies de plus en plus folles.
Disons les choses autrement : faire tomber les tabous qui empêchent les principes non négociables d’être seulement envisagés par les candidats aux élections, ce sera aussi une façon de permettre la renaissance nationale ou à tout le moins la décélération de la culture de mort qui la déteste. Et il faudra en tenir compte à chacune des échéances qui se présentent.

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