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dimanche 8 avril 2012

Des centaines de Grecs rendent un dernier hommage au retraité qui s'est suicidé

Des centaines de personnes ont rendu un dernier hommage samedi 7 avril au septuagénaire qui s'est suicidé mercredi dans le centre d'Athènes. En quelques jours, le geste du retraité est devenu le symbole du désarroi provoqué par la crise économique en Grèce. Après les funérailles, un rassemblement a été organisé sur la place centrale de Syntagma, où le défunt s'était tiré une balle dans la tête.
La manifestation a été entachée par l'agression d'un policier, conduit à l'hôpital pour de premiers soins. En marge du rassemblement, une vingtaine de personnes s'en sont prises à un policier qui quittait son service, le malmenant et s'emparant de son gilet pare-balle et de son talkie-walkie, avant qu'il ne réussisse à s'enfuir. Ses agresseurs ont ensuite brûlé le matériel sur la place avant que le calme ne revienne.
UN "ACTE PROFONDÉMENT POLITIQUE"
"Peuple en avant, ne baisse pas la tête, la seule réponse est la résistance", avait auparavant crié la foule en saluant par des applaudissement l'arrivée du cercueil dans la cour du cimetière central de la capitale. Dans son discours d'adieu, la fille du défunt, un pharmacien à la retraite de 77 ans, a notamment qualifié son suicide "d'acte profondément politique", a souligné la télévision publique Net.
Un message du compositeur et chantre de la résistance à la dictature des Colonels, Mikis Thédorakis, devenu un pourfendeur de la cure d'austérité infligée au pays surendetté par l'UE et le FMI, a également été lu. Conformément aux voeux du défunt, engagé à gauche, la cérémonie a été civile, ce qui est exceptionnel en Grèce. La dépouille devait ensuite être transférée en Bulgarie pour une incinération, l'influente Eglise orthodoxe grecque bloquant toujours la création de crématoriums en Grèce.
"JE NE TROUVE PAS D'AUTRE SOLUTION"
Dimitris Chrisoula s'était suicidé mercredi matin sous les yeux des passants sur la place Syntagma, théâtre de la contestation qui secoue le pays depuis le début de la crise en 2010, à quelques mètres du Parlement. Malade du cancer, selon la police, et vivant seul, il a laissé une lettre manuscrite accusant le gouvernement de l'avoir privé de ressources par les coupes imposées aux pensions de retraites, et l'assimilant à l'exécutif mis en place par les occupants nazis en 1941. "Je ne trouve pas d'autre solution pour en finir dignement avant de devoir commencer à faire les poubelles pour me nourrir", a-t-il écrit.
Son acte a soulevé une grande émotion dans le pays, et des centaines d'Athéniens ont depuis défilé sur les lieux, y laissant témoignages de sympathies ou appels à la résistance contre la politique gouvernementale.

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