TOUT EST DIT

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vendredi 9 mars 2012

Promesses envolées

La campagne ne répond pas aux attentes des Français. Ils n’apprécient pas le ton agressif entre les candidats. L’abstention risque d’être forte. La crise et l’endettement pèsent sur la campagne.
Pour la première fois, l’espoir comme le rêve sont absents des discours : 2012 est un cru sans promesses. Les politiques ne sont pas des magiciens. Mais l’ont-ils jamais été ?
“Tout est possible”, proclamait en 1981 le candidat Mitterrand. Élu, il a ouvert les vannes : smic +10 %, allocations familiales + 25 %, allocation vieillesse + 20 %. C’était “l’autre logique”, 1936 dans une version XXL, avec les nationalisations. « Je serai en mesure de recruter, sur les plans public et privé, un million de jeunes dans l’année », promettait le candidat. En voyage en Lorraine, il assurait : « Aucune entreprise ne devra fermer. » Laurent Fabius annonçait pour octobre une croissance à 3,3 ! Elle n’atteindra jamais la moitié du chiffre. Un an plus tard, c’était l’heure des révisions déchirantes. Bientôt deux plans de rigueur : blocage des prix et des salaires, hausse des tarifs publics, gaz, électricité, SNCF, limitation à 2 000 francs par personne et par an de devises pour les voyages à l’étranger. Autant fermer les frontières, le franc est dévalué de 2,5 % alors que le mark est réévalué de 5 %. C’est la fin de la sidérurgie et aussi le glas de la magie distributive. François Mitterrand voulait rompre avec le capitalisme, il a rompu avec le socialisme.
1995. “La France pour tous”. Jacques Chirac choisit le thème de la fracture sociale, promet une grande loi-cadre contre l’exclusion. Il veut revaloriser le smic, les retraites, promet de réinsérer un million de chômeurs de longue durée. Une orientation très sociale inspirée par Philippe Séguin. Elle coexiste avec le libéralisme d’Alain Madelin : la baisse des impôts. Une fois élu, il nomme Alain Juppé, « le meilleur d’entre nous », à Matignon. Façon de consacrer la poursuite de l’engagement européen de la France. Mission impossible car Jacques Chirac a promis tout et son contraire. Trop d’impôts tuent l’impôt, disaitil. Six mois plus tard, les Français devront payer 30 milliards d’impôts et de cotisations supplémentaires. La TVA passe de 18,6 à 20,6. Nécessité fait loi : il faut préparer l’entrée de la France dans l’euro. Six mois après son élection, Jacques Chirac le démontrait avec brio : les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.
Mai 2007. Nicolas Sarkozy parie sur le volontarisme : “travailler plus pour gagner plus”. Il sera le président du pouvoir d’achat. Il ira chercher la croissance avec les dents. Août : les premiers nuages noirs, qui se déverseront en orage mondial durant l’été 2008, se profilent déjà à l’horizon. Le 16 août, la Bourse chute de 5 points. On connaît la suite : crise financière, récession en 2009 qui hypothèquent sa stratégie de relance. Septembre : le cours mondial du blé atteint des records historiques. Cette envolée se répercute sur le prix du pain et de tous les produits alimentaires : entre 7 et 10 % d’augmentation sur le panier de la ménagère. Le prix du pétrole dépasse les 100 dollars le baril en décembre.
Morale de l’histoire : les promesses ? Mieux vaut ne point trop en faire.                  

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