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lundi 12 mars 2012

«On va devoir m'écouter» (Hollande)

François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle française, a affirmé que les autres leaders européens allaient devoir l'écouter sur une renégociation du pacte budgétaire s'il était élu, dans une interview à l'hebdomadaire Spiegel à paraître lundi.

M. Hollande a fait campagne en France en annonçant une renégociation du pacte budgétaire, tout juste adopté par 25 pays de l'Union européenne sur 27.

Ce pacte, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2013, a notamment été soutenu par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy. Il engage à plus de discipline budgétaire et à la mise en place de mécanismes de plafonnement de la dette.

Volet sur la croissance

Certains aspects du pacte sont "raisonnables" a admis le candidat socialiste, favoris des sondages pour l'élection présidentielle qui se déroulera les 22 avril et 6 mai. Il a expliqué qu'il ne voulait pas tout remettre en cause mais ajouter un volet sur la croissance sans laquelle il est persuadé qu'aucune remise en ordre des finances publiques ne sera possible.

"Ce qui me gêne avant tout c'est qu'il n'y ait rien sur la croissance dans le pacte budgétaire", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "Si le peuple français valide ma position, celle-ci devra être entendue par les autres pays", a-t-il dit. "Pour cette raison, je voulais avertir suffisamment tôt les autres chefs d'Etat. On va devoir m'écouter".

Front «anti-Hollande»

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle s'est par ailleurs prononcé, à court terme, non pas pour des eurobonds qui mutualiseraient les dettes européennes, mais pour des obligations communes ponctuelles dont la finalité serait de financer des «projets d'avenir».

L'hebdomadaire de centre-gauche Der Spiegel avait affirmé la semaine dernière que les chefs de gouvernement conservateurs de quatre pays européens (Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni) s'étaient entendus pour boycotter François Hollande pendant la campagne présidentielle en refusant de le recevoir.

Cette alliance supposée s'expliquerait par la volonté de M. Hollande de renégocier le pacte budgétaire. Elle a été démentie par les intéressés.

M. Hollande a déclaré au Spiegel avoir un "grand respect" pour Mme Merkel. Il a confirmé que son premier déplacement, s'il était élu président de la République, serait à Berlin pour rencontrer la chancelière.

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