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lundi 12 mars 2012

Les Américains découvrent tardivement le "socialiste" Hollande

L'ambassadeur de l'Union européenne aux Etats-Unis, Joao Vale de Almeida donnait récemment une série d'entretiens pour essayer de contrer les dérapages anti-européens des républicains. Outre le sauvetage de la Grèce, il a eu la surprise d'être interrogé par la chaîne CNBC sur "les conséquences que pourrait avoir l'élection d'un socialiste en France". A peine avait-il qualifié de "nuances" les différences entre les familles politiques, qu'il a été interrompu par le présentateur : "Sacrée nuance que d'avoir un socialiste qui remplace un conservateur !" 
Les Américains n'en sont plus tout à fait à l'époque où l'élection de François Mitterrand, et l'entrée de communistes dans un gouvernement allié, avaient semé l'effroi au Pentagone. Mais l'éventualité de devoir se séparer d'un ami aussi proche que Nicolas Sarkozy les chagrine. Beaucoup n'ont pas tout à fait réalisé que M. Hollande pourrait remporter l'élection présidentielle française.

Les journaux ont consacré un grand nombre d'articles aux difficultés du président sortant, à la candidate du Front national Marine Le Pen ou encore aux "guerres culturelles" (la polémique sur le halal) qui agitent aujourd'hui aussi la France. Mais pas encore de portrait de M. Hollande, sinon dans un nuage de farine (la photo de l'incident du 1er février lors de la manifestation organisée par la Fondation Abbé Pierre a en effet été reprise partout).
CONTACTS
Du côté de l'administration américaine, les responsables semblent d'ailleurs pris de court. "On dirait qu'ils font du refoulement", dit un diplomate parisien. "Les Américains savent ce qu'ils ont. Ils aiment ce qu'ils ont. Et ils ne savent pas ce qu'ils vont avoir", résume une source européenne à Washington.
Le candidat du Parti socialiste (PS), il est vrai, ne s'est pas beaucoup manifesté. Après les effusions du G20 à Cannes (Alpes-Maritimes) et le coup de pouce du président Barack Obama à Nicolas Sarkozy, il lui était difficile de frapper à la porte de Washington, dit une source de son entourage.
Mais les échéances approchent. Et l'administration Obama s'est tout à coup inquiétée car la France sera évidemment représentée aux sommets du G8 et de l'OTAN, entre le 18 et le 21 mai. Washington a donc commencé à prendre des contacts avec les socialistes.
Jean-Yves Le Drian, le responsable des questions de défense du candidat PS, a ainsi été invité d'urgence à Washington. Dimanche 11 mars, le président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, réputé proche de M. Hollande, est arrivé dans la capitale américaine pour une visite officielle de trois jours ; il va rencontrer les principaux acteurs de la politique étrangère au Congrès : les sénateurs John Kerry (Massachusetts) et John McCain (Arizona).
Washington ne veut pas de discordances sur l'Afghanistan au sommet de l'OTAN à Chicago (Illinois), dans la ville de M. Obama. Côté français, on souligne que sur ce sujet, M. Hollande est ouvert à la discussion et "très lisible".

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