TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 12 février 2012

Elkabbach et Duhamel entrent en campagne

Pour les deux éditorialistes politiques, Marine Le Pen doit être traitée comme les autres candidats

Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach ont fait les grandes heures des émissions politiques. De là est née une très forte amitié de 35 ans que le premier, éditorialiste de RTL, évoque dans son livre Portraits souvenirs. 50 Ans de vie politique (Plon). L'occasion de rebondir pour le second, éditorialiste d'Europe 1, en l'invitant dans son émission Bibliothèque Médicis sur Public Sénat. Entretien.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Alain Duhamel : Par le travail ! Il est venu chez moi avec son adjoint, Louis Blériot, me proposer une émission...
Jean-Pierre Elkabbach : Cartes sur tables. Depuis, nous sommes amis.

Qu'est-ce qui vous attire l'un vers l'autre ?
A.D. : Nos différences. Notre amitié de trente-cinq ans ne nous empêche pas de nous chamailler...
J.-P.E. : Nous sommes complémentaires. Il connaît mes défauts et ne manque pas de me les rappeler...
A.D. : Et lui regrette que je n'en aie pas !

Seriez-vous prêt à reprendre Cartes sur table ?
A.D. : Ce serait ridicule... La pire des choses serait de se pasticher.
J.-P.E. : En revanche, si nous participions aujourd'hui à des émissions, nous apporterions notre expérience...
A.D. : Très peu...
J.-P.E. : Et notre très relative culture.

Votre neuvième campagne présidentielle vous procure-t-elle toujours autant de passion ?
A.D. : Comment ça, neuf ? Il n'a pas fait celle de 1965 alors que, moi, j'ai eu ma première polémique à la suite de deux papiers parus dans Le Monde expliquant que l'électorat ouvrier avait quitté le général de Gaulle...
J.-P.E. : La différence, c'est qu'il était à Paris pour commenter et moi à Pékin ! Quelques mois après la reconnaissance de la Chine par la France.
A.D. : Ça prouve qu'il n'avait pas le sens de l'actualité... Monsieur va à Pékin pendant l'élection.

Comment trouvez-vous cette campagne ?
A.D. : Pour l'instant, elle n'a pas de fond. La forme n'est ni pire ni meilleure que d'habitude. On attend les projets.

Marine Le Pen est-elle une candidate comme les autres ?
A.D. : C'est une candidate qui a le droit de se présenter. Je pense qu'elle aura ses 500 signatures... C'est normal. Je souhaite qu'elle les ait, mais je suis content de ne pas avoir à lui donner la mienne.

Que pensez-vous de ceux qui refusent de la recevoir ?
J.-P.E. : Ils font une erreur professionnelle et déontologique. Le Front national n'est pas un parti interdit en France : il est de notre devoir d'interroger Marine Le Pen en mettant en avant ses contradictions, ses erreurs...
A.D. : En revanche, ceux qui l'interrogent le font exclusivement sur la sécurité, l'immigration, etc., alors que c'est sur l'économie et le social qu'il faut le faire.

Alain Duhamel écrit que « pour être candidat, il faut un grain de folie ». Êtes-vous d'accord ?
J.-P.E. : Un grain de folie attrapé tout petit !

Les people qui s'engagent l'ont-ils ?
J.-P.E. : Ça fait surtout un coup de pub ! Après, un flop et puis s'en vont. Quant à ceux qui tournent autour de 0,5% ou de 1,5% - les Christine Boutin, Dupont-Aignan, Corinne Lepage, Hervé Morin -, à qui on doit donner la parole, s'ils ont un grain de folie, c'est de penser qu'ils ont une chance.
A.D. : Quand il s'agit de contribuer à soulever un problème ou à aider un projet, je trouve bien qu'ils mettent leur célébrité au service d'une bonne cause. Il n'est pas question de les élire et encore moins de les mettre au Gouvernement.

0 commentaires: