TOUT EST DIT

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dimanche 24 juillet 2011

Les dividendes du sauvetage grec

Le chef de l’État "présidentialise" son image sur le front de l’euro. 

La scène européenne lui réussit. Dans l’austère bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, Nicolas Sarkozy peaufine la "présidentialisation" de son image. Cette année, le chef de l’État pensait bénéficier du G20. Mais cette instance-là patine et la crise de l’euro lui aura apporté, à ce stade, davantage de résultats. Le compromis négocié avec Angela Merkel mercredi à Berlin durant sept heures pour sauver la Grèce, puis l’accord de Bruxelles jeudi feront date pour le Président. Nicolas Sarkozy a convaincu son homologue de faire un pas vers davantage d’intégration européenne, en autorisant le Fonds de stabilité, sorte de mini-FMI de l’Union monétaire, à racheter de la dette grecque aux banques. Un geste de solidarité éloigné de la philosophie allemande prônant des sanctions contre les États défaillants et les banques créancières.
En contrepartie, l’Élysée a accepté en dernier ressort le principe d’un défaut, c’est-à-dire de pertes pour certains établissements financiers. "Cet accord a été finement négocié sur la base de propositions très divergentes", salue Philippe Marini, rapporteur UMP du budget au Sénat. "Nous avons fait un pas considérable. C’est un profond changement dans la nature des mécanismes européens", se félicite Gilles Carrez, son homologue à l’Assemblée.

Une hausse de 15 milliards d’euros de la dette française à l’horizon 2014

Nicolas Sarkozy entend continuer de creuser ce sillon porteur. Le chef de l’État promet de faire de nouvelles propositions pour renforcer l’intégration européenne. Et, sur le plan intérieur, il n’a pas renoncé à porter la "règle d’or" devant le Congrès, au nom de la crédibilité financière de la France. Cette loi constitutionnelle qui engage le gouvernement à réduire les déficits est refusée par la gauche et n’a aucune chance d’être adoptée. Mais elle permet à l’UMP d’instruire le procès en laxisme du PS, faisant oublier que la majorité a voté en 2007 la baisse d’impôts la plus coûteuse de l’histoire, dans la loi Tepa. Résultat, Martine Aubry et François Hollande ont amendé mi-juillet le projet du PS, qui repoussait d’un an la réduction du déficit. Ils s’alignent sur la programmation du gouvernement à 3 % pour 2013.
Le chef de l’État a laissé son Premier ministre dévoiler une face plus sombre du sauvetage grec. François Fillon a indiqué vendredi que la mise en œuvre du plan se traduira par une hausse de 15 milliards d’euros de la dette française à l’horizon 2014. Le gouvernement, qui tablait sur une baisse de l’endettement à partir de 2013, va devoir refaire ses comptes. En théorie, cette nouvelle charge sera indolore pour les contribuables. Sauf si le redressement promis par Athènes est une nouvelle fois retardé. Or, les 50 milliards d’euros de privatisations promis par la Grèce restent à concrétiser et, à Paris, la commission des finances du Sénat doute que la somme puisse être rapidement réunie. La stabilité des impôts français est entre les mains des Grecs.

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