TOUT EST DIT

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samedi 9 avril 2011

L'homme qui va piquer la faucille


Le PCF franchit le Rubicon. Sa direction nationale le suggérait. Autre chose était d'exprimer publiquement, fût-ce en forme de « préférence », un changement stratégique aussi radical pour un parti qui, depuis le programme commun de 1974, défendait ses couleurs à chaque présidentielle. Il devrait se ranger en 2012 derrière un non-communiste - et même, pour bien mesurer la portée du symbole, ex-trotskiste et ex-socialiste - sous la bannière du Front de gauche. Derrière ce choix qui n'est pas pris de gaieté de coeur - les gros bataillons du Front de gauche sont fournis par le PCF - , l'acceptation du principe de réalité. Il encourait le risque que l'émiettement du paysage à gauche, devant la montée de Jean-Luc Mélenchon, l'habile et éruptif tribun aux colères talentueuses, n'aggrave son cas. Son déclin se double d'une impasse idéologique : il est devenu un parti protestataire dans un espace, à gauche de la gauche, hyper-concurrentiel. Ses dirigeants sont aussi conscients du phénomène de personnalisation qu'induit ce scrutin. Or, le parti ne compte aucun leader emblématique, capable de « cliver » et d'entraîner. Ce capital de popularité, sinon de provocation, il entend le trouver chez Jean-Luc Mélenchon, quitte à subir ses foucades et un populisme qu'il ne prise guère. L'accord, sous conditions, se veut gagnant-gagnant : au PCF les investitures aux législatives ; à la guest-star la tribune de l'élection majeure. Ce faisant, le PCF est peut-être en train de signer son arrêt de mort - en tout cas celui des orthodoxes - en se diluant dans un cartel dont le seul ciment est la présidentielle. Le ciment à prise rapide est-il le plus résistant ?

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