samedi 9 avril 2011
Trois petits cochons… ou quatre
C’est promis, juré, craché : le Portugal sera le dernier pays à avoir besoin d’une aide extérieure pour faire face à son endettement. L’Espagne s’en tirera seule. Sous-entendu : la crise de l’euro est maîtrisée.
C’est faux. Rien, sinon la tête qu’il enfonce dans le sable, ne permet à Alfredo Perez Rubalcaba, le numéro 2 du gouvernement de Madrid, de prétendre que « l’économie espagnole est devenue un mur indestructible ». Les Grecs et les Irlandais avaient affirmé avec la même force qu’ils n’auraient jamais besoin du soutien des Européens et du FMI. Les Portugais refusaient une aide la semaine dernière encore. Ils l’ont demandée en catastrophe mercredi. Les serments d’un jour ne sont pas ceux du lendemain…
Les Espagnols sont le domino suivant. Il serait stupéfiant de voir les marchés, qui ont imposé des taux usuraires à Athènes, Dublin et Lisbonne, renoncer à faire de même pour Madrid, alors même que la protection européenne soustrait pour le moment les trois premières proies à leur voracité. À Bruxelles, on parle de Pigs, acronyme anglais de « Portugal, Irlande, Grèce et Espagne », pour marquer l’appartenance des quatre pays à la « périphérie » européenne. C’est très bien trouvé : pig, en anglais, signifie aussi « cochon », ce qui nous mène droit au conte enfantin popularisé au cinéma par Walt Disney. Le loup de la finance a déjà obligé trois petits cochons à chercher refuge dans la grande ferme commune. Il va immanquablement se retourner contre le quatrième.
Hélas pour eux, les trois premiers petits cochons grec, irlandais et portugais, sont loin d’être sauvés. Le Fonds de soutien n’est qu’un paravent qui permet de les cacher, provisoirement, à la vue du prédateur. Un jour ou l’autre, il leur faudra rembourser les emprunts qu’ils accumulent et ils en seront incapables, malgré les énormes sacrifices qu’ils consentent. Car la réalité est moins drôle que la fable : en échange d’un abri très hypothétique, les petits cochons coursés par le loup de la finance sont obligés de se saigner aux quatre veines, ce qui les affaiblit au lieu de les muscler. Si encore, l’histoire promettait de se terminer favorablement… Mais on ne voit pas par quel miracle le loup se transformerait en agneau, surtout en cette période. Les Européens sont tous endettés, et ceux qui se croient à l’abri aujourd’hui pourraient bien devenir le gibier de demain. L’euro est un refuge sans
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