TOUT EST DIT

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dimanche 18 décembre 2011

La politique sous la pression des marchés

« La politique de la France ne se fait pas à la corbeille », disait le général de Gaulle. Mais elle se fait de plus en plus aujourd'hui dans les bureaux des agences de notation. Le « triple A » est peut-être sauvé pour quelques mois, mais la récession, elle, est déjà là. Face à cette dégradation de la situation économique et des perspectives qui ne pourront qu'être aggravées par l'austérité générale programmée lors du dernier sommet européen, les gouvernants sont en mauvaise posture. Ou réduits à prendre une posture qui tient du paradoxe ironique : alors qu'il veut imposer une évaluation des professeurs, le gouvernement français joue au mauvais élève en relativisant l'importance de toute dégradation à venir de sa propre note... Ce discours aurait été plus audible s'il ne venait pas après des propos strictement contraires, voilà à peine trois mois, lorsqu'il s'agissait de stigmatiser une gauche refusant de voter la « règle d'or ». À l'époque ce triple A était la démonstration du bien-fondé de la politique passée de Nicolas Sarkozy et la justification de celle à venir, face à l'irresponsabilité de l'opposition. Cette volte-face serait juste dérisoire si elle ne traduisait un fait plus sérieux. Ayant abdiqué largement leurs prérogatives face aux marchés, en 30 ans de néolibéralisme, les politiques apparaissent de plus en plus comme de simples commentateurs d'une crise qui leur échappe. Le roi est nu. Une situation tout sauf facile à l'aube d'une campagne présidentielle. C'est vrai pour le président sortant, mais cela vaut aussi pour son principal opposant, François Hollande, tous deux subissant le même procès en impuissance.

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