TOUT EST DIT

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jeudi 17 novembre 2011

Quand Hollande promène les Verts…

Rassembler le camp anti-Sarkozy, c’est un objectif. Gouverner ensemble, c’en est un autre. Atteindre le premier ne signifie pas forcément qu’on concrétisera le second. François Hollande serait-il déjà prêt à dissocier l’un de l’autre ? En éteignant son téléviseur après l’intervention du candidat du PS hier soir, on a pu avoir l’étrange sentiment que le générique de fin du 20h de TF1 venait de sonner le glas d’une gauche plurielle version 2012.

Comment, en pleine crise économique, deux partis avouant leur «désaccord» sur une question aussi fondamentale que l’énergie pourraient-ils s’associer pour conduire le pays dans la période la plus incertaine depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Ferme sur Flamanville et souple sur les lobbies, le vainqueur jadis triomphant de la primaire socialiste n’est pas parvenu à répondre de façon convaincante à cette interrogation.

Inutile de jouer sur les mots en parlant, comme l’a fait Benoît Hamon (PS), d’une simple «différence d’interprétation» sur le fameux paragraphe concernant le mox. Il y a bien un gouffre entre les deux (ex ?) futurs partenaires. L’acceptation ou le refus du nucléaire ne peut être considéré comme une alternative marginale laissée sur le bord de la table des négociations. Elle est centrale. Et l’incapacité à la traiter sans générer une journée de confusion comme ce mercredi échevelé suffit à montrer que les cultures du PS et des Verts sont toujours aussi difficiles à mixer qu’entre 1997 et 2002. Comment ont-ils pu prendre le risque d’arriver à cette fin d’année 2011 sans avoir mis au point une stratégie pour gérer leur vieille opposition qui ressurgit ?

Le spectacle de la journée chaotique d’hier va laisser une marque désastreuse sur ce début de campagne plutôt raté de François Hollande. La totale improvisation qu’il a laissé transparaître est pire encore dans l’imaginaire collectif que l’absence d’un accord qu’on savait difficile à conclure. Socialistes et écologistes n’envisagent manifestement pas la vie demain de la même façon. Et c’est tout de même embarrassant. Apparemment détaché mais visiblement désarçonné, légèrement emprunté dans son expression, François Hollande, au bout du compte, n’aura-t-il pour seule issue que d’envoyer promener, purement et simplement, EELV-Les Verts?

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