TOUT EST DIT

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jeudi 17 novembre 2011

Dette grecque : pourquoi la décote de 50% risque d'échouer

Les discussions en vue d'un échange d'obligations comportant une décote de 50% entre le gouvernement grec et les investisseurs privés, devraient commencer ce mercredi à Francfort. Mais les détails de cette opération soulèvent d'ores et déjà des critiques.
L'opération, dont le principe et la décote de 50% ont été décidés en commun dans la nuit de 26 au 27 octobre à Bruxelles par les gouvernements de la zone euro et les investisseurs privés détenteurs d'oblitations grecques, doit permettre de ramener la dette publique grecque à 120% du PIB du pays en 2020, au lieu de plus de 160% actuellement. Mais si le principe de la décote est sur les rails, la question de la participation volontaire des investisseurs privées reste floue.

Et pour cause : une grande partie de la dette souveraine grecque est désormais entre les mains d'institutions publiques et non d'investisseurs privés. En effet, selon des chiffres de Barclays, la BCE détiendrait environ 45 milliards d'euros de dette grecque, acquise via son programme de rachat d'obligations souveraines. De leur coté, les Etats de la zone euro et le FMI se sont également largement substitués au financement des investisseurs via des prêts bilatéraux. Enfin, près de 36 miliards d'obligations sont détenues par des fonds souverains grecs, et ne sont donc pas concernés.

Sur son blog, Olivier Berruyer se lance dans une simulation dont les résultats ont de quoi surprendre. En retirant d'office de l'opération les détenteurs publics de dette grecque, ainsi que les 15 millliards d'euros d'obligations devant être remboursée à  court terme, et en considérant que 50% des petits porteurs d'obligations et 80% des autres porteurs participeront à  cet échange, nous pouvons conclure que seulement 100 milliards d'euros seront -peut être- concernés par la décote. Ce qui permettrait d'effacer environ 50 milliards d'euros de dette et de la ramener à 115% du PIB.
Mais encore une fois, le diable est dans les détails, puisque le communiqué issu du sommet précise que "Les États membres de la zone euro contribueront à l'ensemble des mesures relatives à la participation du secteur privé à hauteur de 30 milliards d'euros. Sur cette base, le secteur public est disposé à fournir un financement supplémentaire au titre du programme pour un montant allant jusqu'à 100 milliards d'euros jusqu'en 2014, y compris la recapitalisation requise des banques grecques." En clair, les Etats devront mettre la main à la poche, notamment à cause de la participation des banques grecques. En grande difficulté, ces dernières sont incapables de subir des pertes sans une recapitalisation. De même d'ailleurs qu'un certain nombre d'autres banques européennes particulièrement exposées aux dettes souveraines.
Autrement dit, les pertes que l'on s'apprête à faire subir aux banques pour soulager la dette de l'Etat grec seront probablement compensées par la création de nouvelles dettes des gouvernements de la zone euro... pour recapitaliser les banques.
L'Europe, qui prétend apprendre de ses erreurs, ne tenterait-elle pas de résoudre la crise de la dette par davantage de dette

 

 

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