TOUT EST DIT

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vendredi 11 novembre 2011

Au tour de la France ?

Maintenant, quitte ou double ! Ou un nouveau gouvernement italien sous un Mario Monti qui aurait les mains vraiment libres va calmer les marchés… et, par ricochet, donner un répit à la France. Ou ce sera au tour de l’Hexagone d’essuyer le gros de la tempête qui, après avoir ravagé la Grèce, touché le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et l’Italie, va s’abattre sur d’autres terres européennes.

Et, malheureusement, les terres françaises semblent propices à ces déferlements. Théoriquement, davantage que l’Italie dont la dette publique est certes énorme mais surtout détenue par sa propre population, avec un « budget primaire » (sans les charges de la dette) en quasi-équilibre et un solide tissu de PME exportatrices. Débarrassée de la gouvernance « bunga-bunga », la Péninsule pourrait très vite regagner sa crédibilité. Pas la Grèce, de toute façon ravalée au rang de protectorat du FMI et de l’Eurogroupe. Les tractations byzantines qui viennent d’aboutir à la nomination du Premier ministre Papademos montrent que les partis Pasok et Nea Demokratia continuent à se préoccuper plus de leur avenir que de celui du pays. Une nouvelle crise ne saurait tarder.

Et la France ? Les récents taux appliqués aux emprunts français laissent entrevoir la cruelle vérité : les marchés anticipent la dégradation de la note « triple A ». Parce que la politique actuelle n’est pas convaincante. Parce que les deux plans de rigueur déjà décidés portent plus sur la hausse des prélèvements que sur la baisse des dépenses. En présentant le risque de rogner encore davantage une croissance que l’UE n’estime qu’à 0,6 % pour 2012. Car pour mille raisons, tenant autant de la coûteuse nostalgie des prestiges d’antan que d’une décentralisation ratée, la France est l’Etat dont le fonctionnement est le plus cher d’Europe, plus de la moitié de son PIB.

Changer de cap à six mois de la présidentielle est, certes, impossible. Donner un énième tour de vis en raison de la nouvelle baisse des prévisions de croissance serait politiquement désastreux. Dans les semaines à venir, le pays n’aura d’autre choix que de naviguer le plus discrètement possible dans l’étroit sillage de l’Allemagne, elle-même soucieuse de ne pas lâcher son fidèle « second ». En effet, les dirigeants allemands qui n’ont jamais mâché leurs mots sur la Grèce et l’Italie, quitte à envenimer la situation, restent étonnamment discrets quant aux faiblesses françaises…

Mais patience ! Le grand choc viendra en mai-juin…

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