lundi 3 octobre 2011
Un monde nouveau se cherche
La crise en cours va obliger les Européens à faire des choix inédits et de grande ampleur. Plus guère intéressés par les débats électoraux traditionnels, les peuples cherchent, en tâtonnant, des projets à la hauteur des difficultés présentes ainsi que des personnalités neuves pour les porter.
Nous en voyons une illustration en France à travers l'élimination pour la présidentielle de Dominique Strauss-Kahn. Ce n'est pas spécialement parce qu'il était socialiste que les Français voyaient en lui un successeur possible de Nicolas Sarkozy. Mais parce qu'il était, à la fois, issu d'une famille politique de l'opposition (protégée depuis une dizaine d'années de l'usure du pouvoir) et rodé à la connaissance des problèmes fort complexes de l'économie mondiale.
L'Italie, avec un Berlusconi discrédité ; l'Allemagne, avec une Angela Merkel chahutée dans les urnes et les sondages ; l'Espagne, en passe de changer de majorité : tous ces pays cherchent des idées nouvelles, des hommes ¯ et des femmes ¯ neufs. Comment maîtriser les dettes publiques qui menacent de mettre les États en faillite ? Comment faire reculer le chômage quand l'austérité budgétaire freine la croissance ? Comment organiser le gouvernement des nations quand les problèmes à résoudre échappent à chacune d'elles prise isolément ?
Les grandes puissances n'échappent pas à ces questions. Aucune n'est plus en mesure d'imposer sa loi à toute la planète. Les États-Unis sont déchirés entre un Congrès de droite et un Président de gauche, avec une monnaie dont l'avenir dépend de la bienveillance de la Chine. Celle-ci s'inquiète de voir la démocratie gagner le monde arabe alors qu'elle n'a jamais connu d'élections chez elle et que la colère sociale gronde.
La France a des atouts
Dans toutes ces fragilités, un monde nouveau se cherche. Un monde qui ignore comment il sera peuplé dans un siècle : serons-nous passés de 7 milliards d'habitants aujourd'hui à 10 milliards ou serons-nous en route vers une implosion démographique qui nous ramènerait à moins de 5 milliards au siècle suivant ?
Jamais autant d'incertitudes ne se sont cumulées. Jamais, non plus, autant d'opportunités nouvelles ne se sont présentées : la démocratie dans le monde arabe et, demain peut-être, en Chine ; un véritable fédéralisme d'États-nations en Europe ; de nouvelles révolutions technologiques aux États-Unis et ailleurs. Le propre des grandes crises, c'est qu'elles engendrent de grands malheurs et des innovations à leur mesure.
Et la France là-dedans ? Elle ne manque pas d'atouts. On vient de voir en Libye qu'elle pèse encore dans les affaires du monde. Elle ne manque pas non plus de personnalités : outre le Président sortant, dont le bilan est moins sombre qu'on le dit, on voit le Parti socialiste aligner six personnalités de belle prestance. Et si l'on a perdu DSK dans le genre politicien-technocrate, nous allons récupérer Jean-Claude Trichet qui va quitter la Banque centrale européenne dans un mois, avec un beau bagage de connaissances techniques et de visions politiques.
On pourrait encore citer Pascal Lamy (de tendance socialiste) actuellement à la tête de l'Organisation mondiale du commerce et, demain, Christine Lagarde, si elle réussit à la tête du FMI. Des pays comme l'Allemagne et l'Italie ont déjà eu recours, dans les années récentes, à des personnalités de ce profil pour occuper des postes de hautes responsabilités. Pourquoi pas nous ?
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