TOUT EST DIT

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lundi 17 octobre 2011

Primaires PS : Aubry "barrée" par les hommes

Aubry a du affronter, comme Cresson et Royal avant elle, les réflexes machistes d’un monde dominé par les hommes. Mais si, en 2012, elle prenait sa revanche à Matignon ? 

La défaite –sans appel- de Martine Auby  lors du second  tour de l’élection présidentielle, c’est  aussi (ou d’ab ord) l’échec d’une femme. L’analyse détaillée des résultats du second tour confirmera, tout l’indique,  les enseignements du premier,  et  aussi  ceux des sondages qui s’étaient accumulés durant la campagne des primaires:  indépendamment  du clivage gauche-droite et, à l’intérieur du PS, du clivage classique entre « courants », il y a eu, proportionnellement,  plus de femmes que d’hommes  qui ont voté Aubry et plus d’hommes que de femmes qui ont voté Hollande.
La maire de Lille –qui avait indiqué que sa  première  décision si elle était élue présidente de la République serait d’agir pour une vraie égalité salariale-hommes-femmes-  avait d’ailleurs clos sa campagne en lançant un vibrant aux électrices.  Elle a été entendue, mais pas suivie. Ou, de son point de vue,  pas assez suivie.  Par réflexe « machiste », diront les uns,  par bon sens, diront les autres (en soulignant qu’elle n’a pas inspiré assez confiance), les électeurs hommes  -proportionnellement, répétons-le-  ont plébiscité, en effet, l’élu de la Corrèze.

Vers un tandem Hollande Aubry ?

D’une certaine manière, voici que les destins de Ségolène Royal et de Martine Aubry  se rejoignent, ou se recoupent. Ni l’une ni l’autre n’auront réussi à devenir, comme elles  l’espéraient, la première femme présidente de la République. C’est définitif pour l’ex-compagne de François Hollande, sévèrement battue au premier tour, et qui en a été bouleversée au point de ne pouvoir contenir ses larmes. C’est probablement définitif pour celle qui est redevenue officiellement depuis soir première secrétaire du PS et que beaucoup comparaient  -non sans arguments- à celle qui tient depuis tant d’années les rênes de l’Allemagne:  Angela Merkel.
Le destin des deux femmes ressemble –mais de loin, car elles sont tout de même allées l’une et l’autre beaucoup plus loin, beaucoup plus haut- à celui d’Edith Cresson, première femme Premier ministre :  en 1991-1992, elle n’a « tenu » à Matignon que 11 mois, et les « éléphants » du PS ne lui ont fait à l’époque absolument aucun cadeau . C’est même peu dire.  Cela dit, si la gauche gagne en 2012, qui sait si Martine Aubry n’aura pas l’occasion de « venger » Cresson ? Quoique  disent certains aujourd’hui, un tandem Hollande-Aubry serait, en effet, aussi crédible que le tandem Obama-Hillary Clinton après l’échange de « noms d’oiseaux » qui avait marqué leur propre primaire.
Bien sûr, l‘échec d’Aubry n’est pas réductible à une sorte de réflexe machiste, anti-femmes. Elle a commis des erreurs, elle est partie trop tard, elle s’est fait piéger par DSK (se montrant vis-à-vis de un brin naïve), elle a sous-estimé Hollande. Il n’en reste pas moins que les femmes  politiques en France, si  elles ont marqué depuis vingt ans beaucoup de points,  devront encore à se battre pour s’imposer jusqu’au sommet de l’Etat tant le monde politique reste encore une planète sinon fermée, en tout cas  puissamment masculine.

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