TOUT EST DIT

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mercredi 26 octobre 2011

La confrontation des physionomies

L'histoire a produit des époques bien pires que la nôtre, avec invasions, famines, épidémies, guerres civiles, mais des plus déprimées, rarement. Rien ne va plus et tout ira de mal en pis. Rien ne s'arrange, tout se délite et se déglingue. Le tunnel que nous empruntons a une entrée et pas de sortie. L'éclairage vient de derrière. Devant, pas de lumières.

Les optimistes la bouclent. Leur voix serait dissonante : des paroles de comique troupier sur fond de chant grégorien. Ils se cachent, ceux qui ne croient pas que le pire est sûr. Au milieu d'une foule déprimée, un sourire permanent donne des airs de ravis de la crèche. Leur contentement est une insulte à la gravité des temps.La litanie des catastrophes en cours ou à venir ne les atteint pas. Ils échappent à la crise financière ils ne voient pas la crise économique ils ne ressentent pas la crise sociale ils ne perçoivent pas la crise morale ils ne comprennent pas la crise de civilisation. Ce sont les idiots du village planétaire.

On ne leur a pas dit que la dette se creusait, que les enfants seraient moins heureux que leurs parents, que la Terre se réchauffait. Ils ne savent pas qu'aux États-Unis la courbe montante de l'espérance de vie a commencé de s'inverser sous le poids de l'obésité, et qu'en Chine la croissance économique à tous crins déstabilise un peuple et sape une culture.

Emmanuel Valls, l'hidalgo sécuritaire Arnaud Montebourg le Fouquier-Tinville de la mondialisation Ségolène Royal, la petite soeur des pauvres et des indignés Martine Aubry, grande soeur des socialistes et porteuse de leur projet : les candidats à la primaire ont dit des choses intéressantes, mais pas éclairé le morne cours du temps.

Les perdants étaient en phase avec la lourdeur ambiante, le gagnant en rupture. Il faut observer les photos de François Hollande sans lire les légendes, regarder ses vidéos en coupant le son, saute alors aux yeux son large, franc, insolite, permanent, inconvenant sourire !

Quand on l'attend, il sourit quand il arrive il sourit quand on l'acclame, il sourit quand on l'attaque il sourit. On comprend qu'il se soit résigné à maigrir. On contrôle sa silhouette, pas son visage. Avec ses yeux ronds au-dessus d'un sourire généreux dans un visage joufflu, c'était Hamster jovial en campagne ! Avec dix kilos en moins, le sourire reste, le ravissement s'efface.

Les électeurs sympathisants de la gauche socialiste ont donc choisi un candidat échappant à la déprime ambiante, antithèse d'un président sortant voûté par un quinquennat de crise et crispé par la rupture. C'est la confrontation des physionomies et des physiologies.

Tentation de vaincre la crise en la contournant, tentative d'une sortie par le haut, espoir d'une issue douce ? Nous verrons.

Les électeurs sympathisants de la gauche socialiste ont donc choisi un candidat échappant à la déprime ambiante.

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