TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 8 octobre 2011

Du ras-le-bol des uns à celui des autres

Il se trouvait peu de monde pour, en première réaction, condamner l'usage du droit de retrait des contrôleurs de la SNCF, dès jeudi soir. Pourtant, ils ont encore une fois montré qu'ils possèdent le pouvoir de bloquer le pays et de semer la pagaille en un temps record. Le peuple des égarés du rail a eu comme premier réflexe de penser d'abord à la victime d'un acte odieux. Un homme qui se fait poignarder par un déséquilibré, qui plus est dans l'exercice de sa fonction et représentant l'autorité publique, voilà qui indigne les Français. Le fait divers leur rappelle leur propre sentiment d'insécurité ; la « boule au ventre » décrite par les syndicats de contrôleurs est un peu celle de nombreux citadins susceptibles de croiser, dans le train ou ailleurs, la route d'un déséquilibré. Phase II : la colère monte. Le droit de retrait, cette semaine, s'est exercé de manière abusive, comme c'est devenu l'usage dans les transports (lire page 5). Un signe de solidarité. Une mini grève sans préavis, payée, sur un ras-le-bol. C'est là que la grogne des usagers - pardon des clients - de la SNCF reprend le dessus. Victimes collatérales, les voyageurs qui ont passé une nuit blanche, loupé un entretien d'embauche, sacrifié une journée de congés… savent pourtant que le blocage ne sert à rien. L'opinion et les pouvoirs publics sont déjà alertés sur la question de l'insécurité. Mais si demain, par indignation, les passagers se mettaient à ne pas payer leur billet, sans préavis, ces mêmes contrôleurs agiraient-ils avec largesse et compréhension ?

0 commentaires: