TOUT EST DIT

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samedi 10 septembre 2011

Un tournant

« L'effondrement des tours de Manhattan a produit une onde de choc qui nous a atteints au coeur. » D'abord incrédules, nous avons très vite senti monter en nous indignation, tristesse, compassion pour les victimes. Le Mémorial de Caen, puis France Bleu et Ouest-France ont alors incité le public à manifester sa solidarité. Des milliers de lettres et de dessins d'enfants sont parvenus au Mémorial. Ce haut-lieu qui tient allumée la petite veilleuse du souvenir a donc accueilli la reconnaissance des Français pour les Américains.

En délégation, nous avons apporté ces messages à New York, où ils seront conservés en témoignage de l'amitié qui nous lie depuis toujours. Dans cette amitié, nous puiserons la force d'âme qui permettra de résister aux menaces, aux intimidations, qui nous entraînera à dépasser nos peurs pour construire dans le monde cette paix fraternelle que tous nous espérons.

Cela est d'autant plus nécessaire que les conséquences des attentats du 11-Septembre ont été désastreuses. Pour la première fois, l'Amérique s'est sentie vulnérable, ce qui a déclenché une vigilance évidemment nécessaire. Cependant, le désir de sécurité, bien compréhensible, a pu mettre en cause certaines libertés et porter atteinte aux droits de l'homme. Ainsi furent pratiqués ce qu'on a appelé pudiquement les interrogatoires renforcés, c'est-à-dire la torture comme moyen d'investigation. Sans parler de la prison de Guantánamo où sont encore aujourd'hui détenus les « ennemis combattants », prison que le président Obama s'était pourtant engagé à fermer...

De nouvelles perspectives

Le 11-Septembre a aussi entraîné des guerres qui, selon Georges Bush, se voulaient purificatrices de « l'axe du mal ». Dix ans plus tard, on constate leur insuccès et l'ampleur des pertes humaines qu'elles ont provoquées. À quoi se sont ajoutés un discrédit de l'Amérique, qui manifestait ainsi son impuissance, et une haine tangible à son endroit, causée par la brutalité de certaines de ses interventions. Enfin, ces conflits aggravaient les difficultés économiques de la nation.

Les Américains ont eu, à ce moment, le sentiment que leur pays était directement exposé à la violence dont ils se croyaient protégés jusqu'alors. Ils ont vu régresser son influence. Ils ont eu le sentiment qu'ils ne dominaient plus leur destin.

Pour autant, l'Amérique n'est pas abattue. Certes, depuis le 11 septembre 2001, on a vu émerger de puissants pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil. Ils font de l'ombre aux puissances d'hier. Désormais l'Europe et l'Amérique ne pourront plus prétendre gouverner le monde comme ce fut le cas aux XIXe et XXe siècles. Cependant, ces pays gardent leur potentiel et peuvent retrouver leur dynamisme.

Les Américains ont d'abord confiance en eux-mêmes et, comme le président Obama vient de le leur demander, ils sont prêts à montrer que les États-Unis sont toujours la plus grande puissance du monde. Cette fois, ils le manifesteront dans la paix et non dans la guerre.

Quant aux Européens voisins des pays arabes qui se cherchent un nouveau destin, ils ont là une mission de première importance : soutenir les démocrates de ces pays qui secouent le joug des dictateurs corrompus.

Le 11 septembre 2001 a été un tournant. Dix ans plus tard, nous sommes face à de nouvelles perspectives qui, souhaitons-le, seront plus constructives.

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