Moody's pourrait dégrader les notes de crédit de la Société générale, BNP Paribas et Crédit agricole.
En pleine tempête boursière, ce changement de note, même anticipé, sera un nouveau coup dur pour ces banques qui s'efforcent de rassurer les investisseurs sur leur capacité à se refinancer. Le climat reste délétère: l'action de la Société générale, la plus attaquée par les marchés, a ainsi perdu 56% depuis le 1er janvier, BNP Paribas, 37% et Crédit agricole, 43%. L'indice bancaire européen a dans le même temps chuté de 35%.
La troïka à Athènes
La tension est montée d'un cran vendredi lorsque le très orthodoxe chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemand Jürgen Stark, a démissionné pour marquer son désaccord avec l'aide apportée par l'institut monétaire aux pays fragiles de la zone euro, y compris l'Italie et l'Espagne, sous forme de rachat de leurs emprunts obligataires sur le marché. Pour ne rien arranger, les banques rechignent à se prêter entre elles. Les dépôts au jour le jour des banques de la zone euro auprès de la Banque centrale européenne (BCE) sont à un niveau record.Cette semaine, les représentants de la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et BCE), chargés de surveiller les comptes de la Grèce, y feront leur retour. Ils étaient partis de façon inopinée début septembre, estimant qu'Athènes n'avait pas rempli ses promesses en matière de privatisations et de réformes économiques. Le gouvernement grec a donné dimanche des gages supplémentaires et le commissaire européen Olli Rehn s'est dit confiant dans la perspective d'un accord d'ici à la fin du mois. Le temps presse en effet: la Grèce a absolument besoin du feu vert de la troïka pour recevoir une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros tirée du premier plan d'aide de 2010. Un refus signifierait le défaut de paiement. Les banques qui lui ont prêté de l'argent, subiraient, alors de lourdes pertes.
Dans ce contexte, le débat fait rage pour savoir si les banques européennes, qui détiennent dans leurs bilans des paquets d'emprunts d'États de pays fragilisés de la zone euro sont suffisamment capitalisées.
Le 27 août, Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, avait estimé qu'il était «urgent» que les établissements financiers européens se renforcent avec de nouveaux capitaux. Samedi, elle a atténué ses propos, précisant, que le chiffre de 200 milliards d'euros de besoin de recapitalisation des banques européennes n'était qu'une estimation provisoire «actuellement en discussion»…
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