TOUT EST DIT

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mercredi 14 septembre 2011

Pataquès Sarkozy-Merkel sur le sauvetage des banques et de la Grèce

L'Elysée a nié vers 14 heures la publication, mardi 13 septembre, d'un communiqué commun entre la chancelière allemande, Angela Merkel, et le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy. Pourtant, l'idée d'une initiative franco-allemande a été annoncée par l'agence Reuters tandis qu'un conseiller de l'Elysée confirmait au Monde la publication d'un communiqué dans l'après-midi.  Après avoir rappelé leur engagement à ratifier le plan de sauvetage grec, invité Athènes à respecter ses engagements, les deux dirigeants devaient réaffirmer leur volonté de soutenir leurs banques. Ceci alors que M. Sarkozy reçoit le président du conseil de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, mardi en fin d'après-midi.
En fait, un communiqué était bel et bien en préparation au service de presse de l'Elysée mardi matin. Le premier ministre, François Fillon, a évoqué une initiative franco-allemande au petit déjeuner de la majorité. Visiblement, le feu vert de Berlin n'était pas encore là.  "Pouvez-vous confirmer la publication d'un communiqué dans l'après-midi ?", a-t-on demandé à un responsable allemand: "Non", répond-il au Monde.
Le pataquès de communication révèle l'immense fébrilité des dirigeants européens, notamment français, qui étudient toutes les options pour sauver leurs banques des attaques des marchés.
Pour sortir de la crise, il faudrait assainir le bilan des banques et les recapitaliser. Il n’est pas possible de faire appel aux marchés financiers, tant la défiance est forte. D’où l’idée d’avoir une participation de l’Etat. Nationalisation ? Bercy oppose un "triple démenti". Mais l’idée d’une intervention n’est pas exclue dans les cercles du pouvoir. "Evidemment que c’est étudié, c’est étudié dans tous les pays du monde", explique un proche de l’exécutif. L’intervention pourrait prendre la forme d’une participation au capital, de prêts participatifs, etc. "C’est une poignée de milliards d’euros qui ne change pas l’endettement de la puissance publique", poursuit ce proche. Avec l’idée de s’octroyer une clause de retour à meilleure fortune.
En 2008, l’Etat avait sauvé les banques mais n’avait pas profité de leur extraordinaire rebond en Bourse. "Si on va à la faillite, on verra. Mais pour l’instant on n’y est pas", poursuit un conseiller de M. Sarkozy.
Il n’est pas exclu d’avoir une réponse coordonnée comme lors du sauvetage de 2008. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont les nouvelles missions ont été arrêtées le 21 juillet, aura la capacité de recapitaliser les banques. En France, le bras armé habituel de l’Etat est la Caisse des dépôts, mais "pour l’instant, elle n’est pas mise à contribution", assure ce conseiller.
Pour l’heure,  le financement au jour le jour est assuré par la Banque centrale européenne (BCE). La crainte est que les déposants retirent leurs avoirs. "Ce n’est pas le cas pour l’instant", explique cet expert.
Le renforcement des fonds propres des banques impliquerait une opération vérité sur les comptes. "La BNP et la Société générale n’ont provisionné leurs créances grecques qu’à hauteur de 21 %. Elles doivent faire comme Axa et aller à 40 %", accuse un haut responsable financier français. Les règlements de comptes commencent. "Les banques auraient dû accepter une restructuration de la dette grecque de 30 % à 40 % il y six mois. Mais Michel Pébereau [patron de BNP Paribas] a refusé de payer, prétextant que cela allait créer un effet de contagion sur les autres pays", poursuit ce responsable. Henri de Castries, patron d’Axa, lui, prônait un sacrifice immédiat, mais n’a pas été entendu, l’Elysée choisissant la ligne Pébereau. "Le provisionnement à 21 % a été recommandé par les institutions internationales", défend un banquier de la place.
Le calendrier est serré avec la tenue d’un Eurogroupe, en présence du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, vendredi à Wroclaw en Pologne, alors que le G7 n’a pas permis de dégager une ligne de conduite claire. "Si une déclaration euro-américaine, ou Europe-Fonds monétaire international, ne suffit pas, la convocation d’un conseil européen apparaît inéluctable", poursuit cet expert financier.

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