mercredi 28 septembre 2011
Pas « révolutionnaire » mais pas banal
Une grève en septembre dans l'Éducation nationale, a lancé Luc Chatel non sans ironie, « ce n'est pas révolutionnaire ». Certes mais le ministre serait bien inspiré de jauger et de juger la situation avec, disons, moins de légèreté. D'abord, le sort réservé à certains de ses augustes prédécesseurs témoigne qu'une formule lâchée avec une pointe de condescendance a vite fait d'enflammer le « mammouth » ! Ensuite, quand cinq syndicats de l'enseignement privé, peu imprégnés de culture contestataire, se joignent au front uni du public pour battre le pavé et que le mouvement est suivi, nous sommes loin du rituel de rentrée. Il y a là l'expression d'un malaise plus profond. A fortiori si l'on considère qu'un enfant sur deux fréquente le privé durant sa scolarité et que l'on frappe de plus en plus à la porte de ce dernier, symptôme de la crise de l'école de la République. Cette mobilisation traduit une inquiétude qui transcende les partis politiques. La rigueur budgétaire a atteint son paroxysme. Le credo selon lequel l'école doit faire mieux avec moins ne passe tout simplement pas dans les familles. Car au-delà de la logique comptable ou du phénomène des classes surchargées, on voit bien que le mécontentement se cristallise autour de la déconsidération du métier d'enseignant, de l'incapacité à juguler l'échec scolaire ou à recoudre les inégalités sociales. Autant de maux qui contrastent avec une Éducation nationale assez immobile et dont le socle, lui, ne change pas. Aussi, malgré la discrétion des cortèges, la journée d'hier envoie-t-elle un avertissement au gouvernement, agrémenté d'un message frondeur de son propre électorat.
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