TOUT EST DIT

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jeudi 29 septembre 2011

Et si, à droite, Juppé était "la" solution ?

A l'heure de la crise et des défaites, la droite s'intéresse de plus en plus au revenant Alain Juppé, invité ce soir de France 2. 
Jeudi soir à 20h 35, Alain Juppé est l'invité, en direct sur France 2, de l'émission Des paroles et des actes. Alors que les socialistes, avec leurs primaires, monopolisent les antennes, c'est une façon pour le service public de donner la parole à un représentant -et pas n'importe lequel!- de la majorité. Mais ce qui est d'abord intéressant dans cette invitation spectaculaire, c'est que le ministre des Affaires étrangères et maire de Bordeaux -celui dont Jacques Chirac disait il y a quelques années: « C'est le meilleur d'entre nous »- est aujourd'hui (qui l'aurait imaginé il y a deux ou cinq ans ?) l'homme fort du gouvernement... sarkozyste.
Un comble : l'austère Juppé est même devenu, à droite, le ministre à la mode. Au point que certains rêveraient, à l'heure des « affaires » en cascade et des défaites qui s'accumulent, de le voir porter en 2012 les couleurs de la droite. Encore faudrait-il que Nicolas Sarkozy -et on n'en est pas là- choisisse de jeter l'éponge. On se souvient cependant que le loyal Juppé -qui mènera campagne pour le président sortant s'il est candidat à un second mandat- avait, il y a quelques mois, publiquement pris date: « Si Nicolas Sarkozy n'était pas, par hypothèse, candidat, je serai candidat à la candidature... ».
Pourquoi l'hyper-diplomé Juppé -hier cabossé et marginalisé, toujours désespérément sérieux, voire cassant- est-il aujourd'hui à la mode, au point d'être pour beaucoup de députés UMP qui le brocardaient autrefois un repère rassurant ?
Il est l'anti bling-bling, et la dureté de la crise redonne de l'éclat à son profil très classique, très Vème République.
Il a le cuir tanné, et a montré jusque dans le tribunaux ses capacités d'encaisseur.
Il aime l'Etat, et c'est un homme d'ordre.
Il a des bonnes relations avec le centriste François Bayrou, mais incarne sans états d'âme et sans tentations frontistes la droite républicaine.
Il n'a jamais eu de tentations communautaristes, et défend ardemment la laïcité « à la française ».
Au quai d'Orsay, il se veut toujours, malgré la crise, l'homme de « l'exception française ». Sans alignement sur les Américains. 

Les relations de Nicolas Sarkozy et d'Alain Juppé sont devenues, c'est un fait, excellentes. Si, à droite, tant de regards se tournent vers le maire de Bordeaux, c'est que ce super-chiraquien rassure. Et ce n'est pas de trop quand, au sein de l'UMP, le doute est partout.
Juppé joue donc jeudi soir -peut-être pour lui, sûrement pour son camp- une partie importante. Double objectif: d'abord redonner le moral à des troupes désoirentées et souvent abattues; ensuite ouvrir, s'il le peut, des pistes en débloquant... le frein à main. Car tandis que la gauche fonce, la droite, aujourd'hui, est carrément à l'arrêt. 

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