TOUT EST DIT

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jeudi 25 août 2011

Le régime minceur du professeur Fillon

Quand il enfile l'habit de père-la-rigueur, on ne peut pas dire que François Fillon soit à contre-emploi, ou que le rôle qu'il endosse lui déplaise. N'avait-il pas été le premier à oser le mot tabou de « rigueur », ou à sonner l'alerte sur la dette, au grand dam de l'Elysée ? Aussi, rien d'étonnant à ce que Nicolas Sarkozy demande à son Premier ministre, qu'il ne doit décidément pas regretter d'avoir relégitimé, de prendre la main pour délivrer les mauvaises nouvelles des arbitrages budgétaires de 2012. Un exercice ô combien acrobatique puisqu'il s'agit à la fois de rassurer les marchés en maintenant le cap de la réduction des déficits publics et, à huit mois de la présidentielle, de faire passer la pilule d'un nouveau tour de vis. En bon artisan de l'orthodoxie budgétaire, François Fillon a donc sorti son couteau suisse pour tailler dans les dépenses, raboter les niches fiscales, limer les hauts revenus, mais aussi dégainé l'arme lourde du tabac. Son plan, substantiel, marque le début d'une cure d'austérité sévère et durable, ainsi qu'un tournant. D'abord Nicolas Sarkozy s'est rallié à l'idée d'une taxation, certes symbolique, frappant les ultrariches. La critique - massive, déstabilisante - des cadeaux fiscaux aux plus riches qui se sont enrichis malgré la crise, a eu raison du dogme conservateur. Ensuite il s'est résolu à continuer à détricoter la loi TEPA, marqueur emblématique du sarkozysme, en rabotant le dispositif de défiscalisation des heures supplémentaires. Dans le premier cas, on peut y voir un pied de nez au projet socialiste, silencieux sur ce point ; dans le second, un petit geste en direction des syndicats. Dans les deux cas, une forme de reniement.

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