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samedi 30 juillet 2011

Zapatero annonce des élections législatives anticipées en Espagne

Madrid, correspondance - Après plusieurs semaines de rumeurs persistantes dans la presse, de pétitions insistantes de la part de l'opposition et de démentis réguliers du principal intéressé, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a finalement cédé à la pression ambiante et annoncé,  vendredi 29 juillet à 13 heures, des élections anticipées le 20 novembre.

Selon le président socialiste, cette date a été choisie "pour deux raisons". D'une part, elle lui laisse le temps de boucler, "avant la dissolution des assemblées", certains dossiers en cours, et de voter de nouveaux décrets de réforme visant à accélérer la réduction du déficit public, lesquels seront dévoilés le 19 août lors du prochain conseil des ministres.
D'autre part, elle permettra au nouveau gouvernement "d'être en mesure de prendre toutes les décisions qui lui correspondent pour prendre les rênes du pays au 1er janvier". En clair, M. Zapatero s'évite ainsi le difficile exercice qu'aurait été le vote du budget pour l'année 2012. Difficile car le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) risquait de manquer de soutien au sein du parlement mais aussi car ce budget devra sans doute prévoir de nouvelles mesures d'austérité pour l'Espagne. Des mesures impopulaires qui auraient pu nuire au candidat socialiste.
Car derrière le choix d'avancer la date des élections, initialement prévues en mars 2012, se cachent également de savants calculs électoraux. Le PSOE a désigné au début du mois son candidat pour prendre la succession de M. Zapatero en la personne de l'ancien vice-président du gouvernement et ministre de l'intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. Ce dernier a annoncé le 8 juillet sa démission pour se consacrer à une campagne difficile, si ce n'est impossible, l'écart entre les deux partis étant alors de 10 points selon plusieurs sondages.
"CONTEXTE COMPLIQUÉ"
Mais figure politique très appréciée et respectée en Espagne, M. Rubalcaba est parvenu à réduire l'écart de 3 points selon un sondage du Centre d'enquête sociologique (CIS) paru mercredi qui donnent les conservateurs vainqueurs avec 43% des voix. Surfant sur sa réputation de fin stratège et de travailleur infatigable, mais aussi sur le sursaut provoqué au sein des électeurs de gauche par l'écrasante victoire du parti populaire (PP, droite) lors des élections locale du 22 mai, l'ancien ministre de l'intérieur espère remonter les sondages et récupérer les 1,5 million d'électeurs perdus par le PSOE.
Dans cette course, le temps n'est pas forcément un allié, risquant d'éroder le phénomène de nouveauté que représente sa candidature.
Au contraire, M. Zapatero a annoncé les élections anticipées dans un moment clé. La veille, le ministère de l'économie avait annoncé une réduction de 19% du déficit budgétaire par rapport à l'an dernier, confirmant son objectif de réduire à 6% le déficit public à la fin de l'année, contre 9,2% en 2010. Et le matin même les chiffres du chômage offraient une légère trêve, à 20,8%, marquant une augmentation de l'emploi de 0,3%.
C'est ainsi dans un "contexte compliqué" mais après avoir posé "les bases de la récupération économique" que M. Zapatero a estimé que le temps était venu de fixer un calendrier pour les élections législatives.

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