TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 30 juillet 2011

Les paroles de haine et les actes de mort

Une semaine après le drame, la Norvège enterre ses morts et poursuit une douloureuse introspection. Comment un pays aussi riche, tolérant et ouvert a-t-il pu nourrir un être tel qu'Anders Breivik en son sein ? Ce sera aux juges et aux psychiatres norvégiens de décider s'il est pénalement ou non responsable. Mais s'il est l'auteur d'un acte démentiel, il n'a rien du simple être psychiquement déséquilibré. Affichant ouvertement son islamophobie et son antimarxisme, revendiquant ses liens avec certaines franges de l'ultradroite, se voyant en héros et martyr de l'Occident - parfait reflet, sinistre ironie, des postulants aux attentats-suicide islamistes… - assumant de devenir « le plus gros monstre nazi depuis la Seconde Guerre mondiale », le tueur d'Utoya est l'expression extrême d'une idéologie dont on ne peut ignorer la persistance, voire la progression dans toute l'Europe.Le Parti du progrès norvégien, et moins encore le Front national français, ne peuvent être tenus pour responsables des attentats d'Oslo, pas plus que la franc- maçonnerie, la religion chrétienne ou le jeu vidéo en ligne World of Warcraft, dont le « croisé » paranoïaque d'Utoya était apparemment aussi l'adepte. En revanche, comme le constatait l'association antiraciste MRAP, dans un communiqué, s'il s'agit bien d'un acte purement individuel, « il s'est nourri idéologiquement d'un terreau alimenté par tous ceux qui, en Europe, stigmatisent les immigrés, les étrangers, les musulmans. » Une prise de conscience qui vaut aussi pour la France. Les paroles ne tuent pas. Mais elles peuvent servir à armer l'esprit dérangé de tueurs prêts à passer à l'acte.

0 commentaires: