TOUT EST DIT

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samedi 30 juillet 2011

Hulot flingue Europe-Ecologie, mais le parti lui laisse la porte ouverte

Nicolas Hulot l'avait promis : "A l'instant où le candidat ou la candidate sera choisi, je serai dans le constructif et le positif" déclarait-il le 4 juillet au Monde.fr entre les deux tours de la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts. Pourtant, quelques jours plus tard, alors que sa défaite face à Eva Joly se dessine précisément, l'initiateur du pacte écologique exprime son amertume vis-à-vis du parti, de ses principaux dirigeants et même des sympathisants dans un entretien au magazine Bretons.


L'entretien a paru vendredi 29 juillet, mais c'est le 10 juillet que Nicolas Hulot a reçu chez lui, à Saint Lunaire, la rédaction du magazine breton. Même si les résultats du second tour des primaires ne sont pas définitifs, il sait alors que les jeux sont faits : sa concurrente, Eva Joly, qui avait frôlé l'élection dès le premier tour, le distance trop largement pour qu'il puisse espérer revenir. A cet échec au terme d'une campagne éclair de trois mois, s'ajoute l'humiliation : la veille, le samedi 9 juillet , lors de la mobilisation contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, il a reçu sur la tête un plein seau d'épluchures. "Je me suis fait agresser par ce militant" et Eva Joly "n'a pas eu un mot. Si elle avait été malmenée de la sorte, je me serais insurgé dans la seconde. Tout ça n'est pas très noble. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que cela ne donne pas très envie d'y rester” déclare-t-il.
"PRONONCEZ CINQ FOIS LE MOT SARKOZY DANS UN DISCOURS..."
Au sein d'Europe Ecologie-Les Verts, si on reconnaît l'inélégance de l'aggression, on rappelle à la vedette du petit écran la réalité du terrain et de la vie politique :"Nous avons tous déjà été victimes de ce type d'agression" relativise François de Rugy, député écologiste présent sur les lieux. "Les auteurs ne sont pas des militants verts, ce sont des extrémistes qui profitent de ces manifestations pour faire ce genre de coups d'éclat. Eva Joly n'a pas condamné pour ne pas donner plus de relief et plus d'écho à ces actes" justifie-t-il.
Toutefois, la rancoeur du fondateur d'"Ushuaïa" ne frappe pas seulement Eva Joly, mais également de nombreux cadres de la galaxie écologiste : "De Jean-Vincent Placé à Dany Cohn-Bendit, en passant par Cécile Duflot et Noël Mamère, ils n'ont cessé de me demander de les rejoindre. Mamère m'a dit que j'étais le seul candidat possible" poursuit Nicolas Hulot qui, semble-t-il, pensait que la primaire ne serait qu'une formalité. Selon lui, les médias et les militants écologistes ne sont pas exempts de responsabilités dans sa défaite : “Les médias sont conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique. Les électeurs aussi. Et plus que les électeurs, les militants. Ils aiment les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le mot Sarkozy dans un discours : vous provoquez des orgasmes...” ironise-t-il.
QUELLE PLACE POUR HULOT AU SEIN D'EELV ?
Au sein d'EELV, cette nouvelle sortie de Nicolas Hulot est percue comme une maladresse. "On pensait que son point fort c'était la communication, la maîtrise des médias. Cet entretien près de trois semaines après la primaire est la preuve qu'il s'agit finalement de son talon d'Achille", analyse François de Rugy, député écologiste. "Je pense qu'il est plus fragile qu'il n'y paraît. Il n'a pas été exposé au type d'attaques personnelles qui touchent les politiques. La politique est très rude" poursuit Dominique Voynet, sénatrice EELV et maire de Montreuil dans un entretien au JDD.
"Cet entretien a été réalisé trois semaines avant sa publication" indique pour sa part Denis Baupin, soutien de Nicolas Hulot pendant la primaire, laissant entendre que la défaite digérée , l'ancien candidat peut trouver une place au sein d'EELV. Une analyse partagée par Jean-Vincent Placé, membre du bureau de campagne d'Eva Joly, qui bien que directement cité par Nicolas Hulot, ne souhaite pas "polémiquer inutilement". Il déclare d'ailleurs que Nicolas Hulot a "sa place au sein d'EELV". Reste à savoir si Nicolas Hulot est prêt à ne pas être le numéro 1. Le 10 juillet, il pose franchement la question : “Est-ce que j'apporte quelque chose à Europe Écologie ? Si je ne leur apporte pas grand-chose, cela ne sert à rien d'insister. Il vaut mieux que je reprenne une autre forme d'engagement”, déclare-t-il à Bretons.
"ON NE BOUDE PAS EN CAS DE DÉFAITE"
"Une fois l'amertume passée, c'est à Nicolas Hulot de faire savoir ce qu'il veut faire. S' il a le désir et la volonté de poursuivre avec nous, très bien. Si ce n'est pas le cas, il est inutile de s'acharner" tranche François de Rugy, impatienté par les états d'âmes de l'ancien candidat. "En politique, on ne gagne pas chaque campagne, et on ne boude pas en cas de défaite."
Europe Ecologie-Les Verts tiendra, du 18 au 20 Août, ses journées d'été à Clermont-Ferrand. Selon plusieurs élus écologistes, l'occasion sera belle pour Nicolas Hulot de se décider après un long temps de réflexion. La vedette du petit écran est toujours considérée comme un atout au sein d'EELV. "Il faut trouver un mode d'intervention spécifique pour Nicolas dans cette campagne" estime Denis Baupin qui imagine un rôle lui permettant d'exprimer ses qualités sans l'enfermer dans un organigramme politique qu'il abhorre. Toujours selon l'adjoint au maire de Paris, entre l'animateur et les politiques d'EELV il faut jouer "la complémentarité des rôles" et préserver dans la campagne présidentielle "le lien si particulier qui fait de Nicolas Hulot l'écologiste le plus connu et le plus populaire."
MAIS, QU'EST-IL ALLÉ FAIRE DANS CE DRAKKAR ?

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